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La transmission

Il y a deux buts à la vie, deux chemins principaux.

Un premier individuel, un autre collectif.

Le premier est l’accomplissement personnel ; trouver ce qui nous est propre, ce qui nous met en joie, nous apporte calme et sérénité, et le but ultime : en toutes circonstances.

Connaître son propre point d’équilibre entre le trop et le trop peu, tant au niveau du physique, du mental que du plan énergétique dont très peu d’entre nous avons conscience.

Avoir une alimentation équilibrée (et intuitive) contribue au bien-être de notre corps est relativement facile. Il suffit d’être attentif-ve à notre digestion, aux manifestations à court ou long terme de notre réaction corporelle face à l’ingestion d’un multiple choix solide ou liquide. Et, surtout, faire le lien, même tardif, entre une pathologie et une habitude alimentaire induite qui paraît saine : manger cinq produits laitiers par jour alors qu’on a une intolérance inconnue au lactose amène à un gros dysfonctionnement de notre organisme par exemple.

Idem pour le sucre, les glutens, les graisses saturées, etc.

Prendre conscience de ses pensées, faire le tri entre ce qui nous est propre, suggéré, induit, conditionné, égotique… est un jeu de piste passionnant, un labyrinthe où chaque petite victoire amène à un labyrinthe plus vaste. La clé de sortie ouvre sur la découverte d’un trésor : la joie toute simple d’être.

Quant à tout ce qui nourrit ou perturbe notre énergie, bien peu autour de moi entrent dans l’échange. Peut-être faut-il toucher du doigt la dimension quantique, s’y intéresser et souhaiter découvrir son monde merveilleux ?!

La vigilance est encore plus subtile qu’avec nos pensées : à chaque seconde, l’énergie change. La qualité de l’air, l’intensité de la lumière, chaque rencontre, chaque geste, chaque idée changent notre champ vibratoire ! Aïe ! Tout un programme.

Mais si je vous dis que mon champ vibratoire participe à l’équilibre du champ vibratoire d’absolument tout l’univers, donc de votre propre équilibre, cela vous conduit à quelle réflexion ?

Voilà, tout cela est bien beau. Je vous ai fait une très courte synthèse de quelques points essentiels avant d’arriver au sujet principal : le but sociétal.

Nous sommes différenciés ET liés.

Si à l’ère du feu, l’homme qui a provoqué un incendie en frottant deux bouts de bois l’un contre l’autre avait caché sa découverte et était mort sans la transmettre, qui serions-nous aujourd’hui sans la maîtrise de cet élément vital ? D’ailleurs à quelle fin a-t-il fait cela et d’où lui est venue l’intuition ?

Dans tous les règnes, la transmission existe sous une forme ou une autre.

Nous (re)découvrons* seulement maintenant qu’il y a même une communication végétale : les arbres se comprennent ! N’est-ce pas merveilleux ?!

Cela veut dire que les brins d’herbe « parlent » entre eux ! Moi je regarde maintenant ma pelouse avec tendresse .

Tout est transmission, évolution. Il n’y a pas d’évolution possible sans transmission. Chacun à son niveau, chacun à son rythme, chacun à son envie.

Bien que, même une vie sans transmission n’est pas vaine : en expirant des millions de fois au cours de ma vie, j’ai émis du précieux gaz carbonique dont les végétaux se nourrissent. En mourant, j’augmenterai les sept mètres de couche terrestre composée de mes ancêtres. N’est-ce pas extraordinaire qu’il y ait eu des scientifiques pour faire ce calcul ? … et nous le transmettre ?!

Namasté

Claudine

* Je reste persuadée que les peuples premiers connaissent cela, nous les avons tout simplement snobés.

Magnifique texte d’Annick de Souzenelle !

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous cette vision pleine de sagesse, à mon sens, de Madame Annick de Souzenelle, indépendamment de la référence biblique. J’aime à penser que les lecteurs de mon blog sont hors préjugés et affamés comme moi de toute intervention pouvant faire germer en notre âme un début de compréhension à nos multiples questionnements. Je lis et relis ce texte indéfiniment afin de voir poindre en chaque mot une aube de Lumière. Bonne découverte à vous. Claudine.

PS : je vous remercie de votre présence dans ma vie !

En libérant l’amour et la vie de couple de leur carcan religieux on en a évacué la dimension sacrée.
Mais ce que nous vivons aujourd’hui est d’une telle absurdité que nous ressentons le besoin de relier ce grand thème de vie à une sacralité autre que celle d’autrefois, je veux dire à celle qui le réinsère dans sa fonction symbolique et qui le relie à sa dimension archétypielle.
Dans les générations précédentes, nos parents vivaient encore de concepts moraux à caractère absolu et réducteur. Notre génération ne les admet plus et exige un autre modèle. Mais nous ne pouvons mettre en place ce dernier qu’en accédant à un autre niveau de conscience. Nous ne pouvons alors faire l’économie de la profonde mutation que cela implique. Mort et résurrection, ces deux pôles d’une même réalité, sont la loi de la vie. La résurrection ne pourra se faire que dans un retour au langage des mythes riche de symboles dont chacun relie la chose dite au Verbe qui la fonde.

Le devenir du couple à la lumière de la Bible
Je suis très sensible au cri d’alarme que Jung faisait entendre au début de ce siècle lorsqu’il disait : « l’Occident a perdu ses mythes ; l’Occident est en train de mourir ».
Il était peut être nécessaire que l’Occident meurt comme nous avons tous à le faire dans notre vie personnelle, mais pour ressusciter ; car il n’est pas nécessaire de se complaire dans le mourir. En jetant son cri, Jung nous indiquait aussi l’outil de la résurrection : les mythes.
Personnellement je ne crois pas que l’Occident ait « perdu » ses mythes ; il en a perdu les clefs de lecture et s’en est donc détourné, mais redonnons lui ses clefs et le chemin de reconstruction va s’ouvrir.
C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui de revenir vers nos mythes créateurs et en particulier celui de la Genèse pour tenter de percevoir ensemble où se situe l’origine du thème qui nous réunit en ce congrès : « le couple ». Alors, nous pourrons aussi entrer dans la vision du juste devenir de celui-ci.
Les clefs que je vous offre pour accéder au message de la Genèse, c’est un changement de regard.
Il ne s’agit plus de voir se mettre en place l’œuvre divine en dehors de nous, dans le cosmos extérieur, mais de la situer au-dedans de nous. Ce qui ne veut pas dire que le cosmos extérieur ne soit pas concerné dans ces textes, mais très secondairement, car si cette dimension n’est pas éclairée par celle de l’intériorité, elle risque de perdre toute référence (c’est justement cela qui est arrivé en Occident !) Et le grand mot que l’on entend aujourd’hui c’est : « il n’y a plus de repères ; il n’y a plus de valeurs ! »
Nombreux sont alors ceux qui proposent de revenir à la morale de nos pères, mais ceux-là ne savent pas qu’ainsi ils refusent de mourir et qu’ils ne peuvent connaître de résurrection par cette voie.
Non, ces valeurs sont censées avoir été intégrées, il faut maintenant aller plus loin, et aller plus loin dans la réalité de l’Homme si nous voulons percer le secret du couple.
D’autres proposent de renoncer à notre Tradition et d’aller découvrir les Livres sacrés des autres peuples, certainement plus riches que les nôtres. Cela peut être juste un temps. Mais que nous le voulions ou non, en tant qu’Occidentaux, nous sommes nourris depuis des millénaires par la tradition judéo-chrétienne ; nos gènes en ont la mémoire ; nous ne pouvons la nier.
Il est important de revenir vers elle et de découvrir l’immense richesse qu’elle recèle.

Adam, créé mâle et femelle
Vous vous souvenez peut-être de la Genèse. Dans son premier chapitre dont les Hébreux disent qu’il contient la Torah toute entière et ils vont beaucoup plus loin en disant que tout est compris dans le premier verset, qui lui-même, est dans le premier mot, lequel est à son tour dans la première lettre… » vous vous souvenez que ce premier chapitre met en place les six jours, soit les six étapes de la Création. C’est alors au sixième jour que l’Adam est créé. Or l’Adam, comprenons-le bien, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous, l’humanité toute entière, hommes et femmes. Et cet Adam est créé « mâle et femelle ». Nous sommes dans notre sujet d’emblée. Il est créé mâle et femme, mais il vient aussi d’être dit « créé à l’image de Dieu ».
Ceci nous fait réfléchir parce que l’image de Dieu nous introduit tout de suite dans l’intériorité.
Il est bien certain que dans l’immédiat, « mâle et femelle » désigne l’homme et la femme au sens courant du terme, mais c’est une catégorie qui concerne tout le monde animal : tous les animaux sont mâles et femelles ; tous sont capables de faire des petits. Mais l’Adam, lui, a une autre dimension. Il ne s’agit pas de nier chez lui la dimension animale ; elle est importante.
Cependant il y a un autre aspect qui n’a jamais été développé, me semble-t-il, et c’est de lui que j’aimerais parler.
Le mot « mâle » en hébreu est « Zacor » (prononcer « Zaror »). Ce même mot est aussi le verbe « se souvenir ». Ce qui signifie, pour l’hébreu, que moi, femme, je peux être intérieurement « mâle » si « je me souviens ».
Et si je me souviens de quoi ?
De ce qui fait l’objet du mot « femelle ». Celui-ci, « Nagov », est un contenant de l’Image divine, laquelle est scellée au cœur d’un immense potentiel d’énergies qui ont été mises en place pendant les cinq premiers jours de la Création, mais qui en un premier temps sont ténèbres.
Nous ne nous trouvons donc pas devant une dualité statique « mâle-femelle », mais devant une réalité dynamique, parce que « l’image divine », en ce pôle femelle, est douée d’un pouvoir créateur capable de transformer toutes les énergies potentielles ténébreuses ! Ténèbres, en puissance de lumière, intelligence, sagesse… bref, tout ce qui constitue la « conscience ».
Ce travail d’intégration est comparable à celui d’une montée de sève dans un arbre. La sève de l’Homme, les fleurs et les fruits qu’elle donnera, est la conscience.
Nous sommes merveilleusement avertis de cela dès le premier verset de la Genèse où il est dit que : « dans le principe, Dieu crée les cieux et la terre ».
Jusqu’à aujourd’hui, ces mots ne nous ont portés que vers les cieux qui sont au-dessus de nos têtes et vers notre bonne mère, la planète terre.
Mais ils signifient aussi tout à fait autre chose :
Le mot « cieux », en hébreu « shamaim » que l’on peut lire : le « shem ».
Le monde des eaux est celui de l’informel ; il est celui du potentiel dont je viens de parler, celui qui constitue le pôle « femelle ». Celui-ci contient le « shem », le « Nom » qui n’est autre que « l’Image divine », semence fondatrice de tout être humain, un Nom propre à chacun de nous et qu’il ne connaîtra que lorsqu’il le sera devenu, au terme de son travail d’intégration, mais que le récit biblique réunit tous sous le Saint Nom YHWH.
Le monde des eaux, l’humide, est ce que nous appelons aujourd’hui l’inconscient.
L’inconscient lourd de son noyau divin forme les « cieux » dont le Christ nous dit « qu’ils sont à l’intérieur de nous » ! Par rapport à eux, la « terre » est le nom donné au « sec » sorti de l’humide au troisième jour de la Genèse.
C’est dire que, en l’Homme-Adam, sous la pulsion créatrice du Saint Nom, l’humide est appelé à devenir du sec ; les cieux, une terre ; les ténèbres, de la lumière ; l’inconscient, du conscient !
Vous voyez que le concept « mâle-femelle », dans l’intériorité de l’Homme, prend une toute autre dimension !
Et finalement, cette complémentarité « mâle-femelle », au-dedans de chaque être humain, forme le premier couple !
Selon qu’elle sera gérée avec justesse ou non, elle générera, à l’extérieur, une justesse ou non de la relation entre l’homme et la femme, et co-extensivement à celle-ci, de toutes nos relations humaines en général.
Nous entendons en effet par « couple », celui qui unit d’une façon privilégiée l’homme et la femme vivant une sexualité transformante, non seulement pour faire éventuellement un enfant, mais aussi pour atteindre à une jouissance, laquelle est transformatrice en elle-même et peut concourir à l’accomplissement des deux êtres concernés.
Nous pouvons cependant étendre la notion de couple à toute relation humaine. Nous y trouverons alors une qualité de communication qui n’aura sa valeur que si elle fait référence à cette justesse intérieure.
Autrement dit, si chacun vit son mariage intérieur, celui du « sec et de l’humide », du conscient et de l’inconscient, de la lumière et des ténèbres, etc… quels que soient les mots que nous choisissions pour l’exprimer, ce mariage-là, archétypal, déterminera la qualité de toutes nos relations extérieures.

Le septième jour
Mais comment le vivre ? C’est le septième jour de la Genèse qui en donne la clef.
Au début de ce jour, nous voyons l’Homme, l’Adam qui « n’était pas pour cultiver la terre » – l’Adam ayant été créé au sixième jour, la logique du traducteur au regard extérieur ne pouvait entendre qu’au jour suivant il n’y ait pas eu d’Homme.
On a alors imaginé qu’il s’agissait d’une « seconde Genèse » écrite en un temps diffèrent de la première, et qui n’avait rien a voir avec celle-ci racontée au premier chapitre.
Aussi, si nous focalisons le texte sur l’intériorité de l’Homme, nous découvrons alors que la qualité de l’Homme du sixième jour ne lui permettait pas de cultiver sa « Adamah », sa terre intérieure. C’est une terre en friche, marécageuse, peuplée des animaux décrits aux cinquième et sixième jours, qui demande à être travaillée. L’Homme du sixième jour est bien là, mais il est tellement confondu avec ce monde de l’humide, qu’il ne le voit pas, aussi ne comprend-il pas ce que signifie cultiver cette terre-là. Il voit encore moins – car il n’en a pas l’expérience – le noyau de son être.
Dans cette optique, les deux récits de la Genèse sont parfaitement cohérents et la situation du septième jour devient celle d’un homme beaucoup plus évolué qu’il n’était au sixième jour.
Au septième jour Dieu souffle dans les narines d’Adam un souffle de vie et le Saint Nom en lui commence d’exprimer son exigence d’accomplissement ; l’Homme devient capable de cultiver sa terre intérieure.
Je trouve admirable qu’aujourd’hui nos physiciens de pointe disent que « la vie est la réalisation d’un potentiel d’énergies ». La Genèse ne dit pas autre chose depuis plus de trois mille ans, mais nous n’avons pas su la lire !
En ce septième jour Dieu ajoute : « Il n’est pas bon que l’Homme soit seul, faisons une aide semblable à lui », ce qui dans une profondeur plus grande signifie : « L’Homme séparé de lui-même ne peut s’accomplir. Faisons qu’il rencontre son face-à-face pour pouvoir communiquer avec lui-même ». Aujourd’hui, à l’ère de la communication, nous ne sommes que dans un bavardage, parce que comme je viens de le dire, nous ne pouvons communiquer avec l’autre, à l’extérieur, que dans la mesure où nous entrons en relation avec nous-mêmes. L’Homme d’aujourd’hui n’est encore que dans une situation de sixième jour. Il a toutes les informations pour entrer dans le septième, mais il ne les entend pas. Essayons de les écouter ensemble :
« Dieu présente alors à Adam une somme d’animaux afin qu’il les nomme ; il s’agit bien sûr des animaux intérieurs à l’Homme, de ceux qui « hurlent, mordent, déchirent en nous », dit un des Pères de l’Église du V° siècle, c’est-a-dire des puissances-énergies qui forment le potentiel à accomplir au-dedans de nous-mêmes. Dans un premier temps, ces puissances jouent sans que nous les ayons encore dominées et elles détruisent autour de nous, et en nous. Dans le meilleur des cas une bonne morale les met en cage, mais cette situation continue d’appartenir au sixième jour. Ce n’est que lorsqu’elles nous sont montrées pour que nous les transformions que nous participons alors du septième jour. Ces animaux nous sont présentés dans nos rêves, dans des rencontres dont nous avons l’impression qu’elles ne sont pas fortuites, et nous les appelons hasard… ou bien nous faisons passer l’événement à l’étage de l’anecdote, cherchant le sens, le langage de ce qui vient d’arriver. Langage de la maladie, de l’accident, langage du corps, tout est langage ! Voici nos face-à-face quotidiens. L’histoire de la Genèse n’est pas celle d’un passé mais celle d’un présent qui nous concerne en chaque instant.
Ces énergies nous sont présentées pour que nous travaillons sur elles.
C’est cela « travailler la Adamah », cultiver la terre !

Cultivons notre terre intérieure
Cela n’a rien à voir avec le moralisme qui refoule. C’est un travail sur les énergies qui sont alors transformées en conscience-lumière, qualité d’être toute nouvelle et libérante !
Là, c’est le noyau de l’Être, le Saint Nom qui est le pôle transformateur, dans une sorte de collaboration divino-humaine.
Dans cette perspective ce potentiel à transformer n’a rien à voir en soi avec le mal.
C’est pourquoi nous ne pouvons plus appeler l’Arbre de la Connaissance celui du « bien et du mal », mais celui de l’accompli-lumière-conscience, et de l’inaccompli-ténèbres-encore inconscience. Cet arbre est nous-même ; celui qu’est tout homme en deux côtés de principe dont l’un scelle un pôle divin transformateur des éléments de celui-là en l’autre, jusqu’à ce que « tout soit accompli » _ ce que dira le Christ sur la croix _ ce sera l’Homme devenu lumière dans la Résurrection. Ce sera la neuvième heure… ou le neuvième jour !
Nous ne sommes encore qu’au septième jour où l’Homme a nommé une partie de ses animaux, mais il ne trouve pas là, la totalité de son face-à-face ; il n’a pu encore communiquer pleinement avec lui-même.
Dieu le plonge alors dans ce que l’Hébreu appelle « un sommeil », c’est-à-dire dans une pénétration de ses grandes profondeurs afin qu’il prenne connaissance de la totalité de cet autre « côté » de lui (qui n’a jamais été une côte et qui sera encore moins la naissance de la femme par rapport à l’homme, mais la révélation à tout être humain de son côté obscur, inaccompli, lourd du noyau divin appelé encore « enfant divin », pour qu’il l’accomplisse).
Ce sommeil est en réalité un éveil. Adam est émerveillé, le couple essentiel est né !
« Voici celle qui est os de mes os et chair de ma chair », s’écrie-t-il ; ce qui en hébreu veut dire : « voici celle qui est la substance de ma substance (au sens étymologique du terme : ce qui se tient au-dessous, caché en moi) et celle qui contient mon enfant divin, le « Fils » que je dois devenir ainsi qu’une force érotique infinie pour le devenir ».
Et parce que cette « chair » est si forte et si mystérieuse, elle est scellée, cachée au cœur de ce côté révélé maintenant en tant que épouse demandant à être épousée : Ishah demandant à être pénétrée par Ish, lequel est devenu tout être humain conscient et dans ce cas, conscient d’avoir son être total à accomplir !
Chez les grecs, un récit mythique est tout à fait parallèle à celui-là. C’est le mythe de Prométhée : il a été remis à l’épouse de Prométhée, Pandore (dont le nom signifie : « tous les dons ») une boîte scellée qu’elle ne doit pas ouvrir ; elle l’ouvrira avant l’heure, en même temps que Prométhée ira dérober le feu du ciel, pour le rapporter sur la terre. Les deux gestes ne sont en profondeur qu’un, analogue à celui qui constitue la chute dans le récit biblique.
Nous ne devrions pas donner libre cours à la puissance érotique avant d’avoir commencé la conquête du feu du ciel ; en termes bibliques : avant d’avoir commencé les épousailles intérieures. Donner dans ce piège est source de souffrances et de toute la tragédie du monde ; au point que dans le mythe grec, Prométhée retournera dans la forge divine pour y reconduire le feu dérobé et commencer le chemin de sa juste conquête. Dans le récit biblique, c’est Lemekh, descendant de Caïn, qui confessera son crime, Noé qui entrera dans l’arche (symbole du féminin intérieur), tous prémices du Messie qui reconquerra le juste feu. Mais ce récit du septième jour de la Genèse ne fait pas encore état de la chute, laquelle se soldera par une régression à une situation de sixième jour totalement confusionnelle dans laquelle nous sommes encore. Notre interrogation d’aujourd’hui porte sur le devenir du couple humain qui ne peut que se détruire dans la reconduction continuelle de cet état de sixième jour ; il ne peut être source de fécondité que si nous passons à l’état de septième jour, source de fécondité et de lumière.
Car, en ce septième jour, continue le texte, l’Adam qui vient de s’émerveiller de ce qu’il voit de son devenir possible reçoit l’ordre de « quitter son père et sa mère » et de s’attacher à son épouse afin qu’ils deviennent une chair une ».
Dans le regard intérieur, cela signifie que tout Adam, tout être humain, quittera à chaque étape atteinte, à chaque champ de conscience conquis les valeurs référentielles qui constituent cette terre accomplie.
Ces valeurs — père et mère — sont sagesse et intelligence inhérentes à chacune d’elles et signifie qu’à l’étape suivante la sagesse d’hier sera folie et l’intelligence, une lumière-vérité insuffisante.
Dans ce chemin Ish et Ishah, l’époux et l’épouse qu’est tout être humain dans ces deux fonctions, tendent vers l’unité, vers la dimension divine.
Ainsi, ce très beau chapitre du septième jour se termine sur une précision encore apportée à cette réalité archétypale du couple intérieur : « ils sont deux, nus – c’est-à-dire connaissant le chemin qu’ils ont à faire — et ils ne sont plus confondus ».

Les vraies épousailles
C’est parce qu’ils ne sont plus confondus que l’Homme et son féminin des profondeurs peuvent prendre le chemin des épousailles. Tout est ouvert : Mais c’est aussi ce qui veut dire, que lorsque deux êtres humains font couple à l’extérieur, en profondeur ils sont quatre – Jung le faisait déjà remarquer.
S’ils ne sont que deux – ils sont dans une situation confusionnelle de « sixième jour », situation identique à celle de l’animal, sans issue les libérant.
Parfois même, ils sont dans une situation plus confusionnelle encore, lorsque dépendants totalement l’un de l’autre, ils forment une illusion d’unité, aliénante et castratrice.
Il est urgent aujourd’hui de sortir de ces catégories infantilisantes. La dimension animale doit être vécue mais dépassée ; réduit à cela, l’Homme va vers la maladie et la mort. La vie de couple ne peut être valorisante, et ne peut avoir de sens, si les deux ne font pas le passage à une situation de septième jour, c’est-a-dire à la grande aventure de la conscience, dans une « percée de l’être », comme le disait notre ami L K.G. Durkheim.
La vie de couple, comme nous l’avons vu, cristallise le problème de toute relation humaine, car il n’y a de véritable relation qu’à la lumière de la conscience, et celle-ci est liée à une dimension de l’amour que nous ne connaissons encore que si peu !
Cette nouvelle dimension est nettement signifiée dans un admirable récit de l’évangile de Jean, celui des « Noces de Qanat ». Il s’agit justement de noces ! Elles se passent à Qanat dont la racine est le verbe acquérir » – ce n’est pas un hasard car ce n’est que dans ses mariages intérieurs que l’Homme peut « acquérir » la totalité de lui-même, comme nous l’avons vu aussi. Et les noces qui se vivent à Qanat illustrent ce passage nécessaire de l’extérieur vers l’intérieur des êtres.
A Qanat tout est réjouissances jusqu’au moment où le vin vient à manquer. Entendons que la vie de ce jeune couple dont on célèbre les noces, dans une perspective d’inconscience, se détériore.
L’amour, fut-il passionnel, de cette première étape est grignoté par les déceptions-irritations-revendications, du petit quotidien : « Ils n’ont plus de vin » dit Marie à son fils Jésus, tous deux invités aux noces. C’est à ce moment que, faisant remplir d’eau six jarres, Jésus, « septième jarre », disent les Pères, transmute l’eau en vin, et les noces se poursuivent dans une qualité de réjouissances d’un tout autre niveau. Ce vin symbolise l’acquisition de la conscience ; il traduit par sa présence dans les sept jarres, la présence opératrice du divin dans le sang de l’Homme lorsque celui-ci est passé à une situation de septième jour. Car le nom d’Adam est la signification même de cette présence : « Dieu dans le sang ».
Lorsque la présence divine n’est pas éveillée en l’Homme du sixième jour, symboliquement son sang n’est que de l’eau. Lorsqu’elle s’éveille, le sang est travaillé comme est travaillé le vin, ce « sang de la terre », dans le processus de vinification ; il devient porteur de la conscience et en informe jusqu’à la moindre cellule du corps. C’est aussi l’émergence d’un tout nouvel amour, dans un souffle du « jardin d’Éden », jardin de la jouissance. La jouissance est ici celle de la rencontre de l’Homme avec son dieu intérieur.
L’amour qui s’enracine dans cette expérience intérieure illumine toute rencontre extérieure, toute union ; et la jouissance nuptiale est alors exaltante et transformante. Elle est icône de la jouissance divine ; en soi elle est une finalité de la vie de couple car toute icône à pouvoir reconducteur à son archétype.

La fécondité n’est pas que biologique
L’union de deux êtres peut alors être le chemin de l’union à Dieu. Mais on a longtemps posé l’enfant comme le seul but du mariage.
Là aussi on n’a parlé de fécondité qu’en termes biologiques. Si cet enfant est béni il n’est pas pour autant le vrai but, et sa présence ne devrait pas être celle derrière laquelle nous nous cachons pour ne pas répondre à notre vraie vocation qui est de mettre au monde l’enfant intérieur. Car ce noyau divin de notre être, image fondatrice, est le germe d’un « fils » intérieur que nos épousailles secrètes font croître.
Ceci est vrai pour l’humanité totale, le grand Adam que nous pouvons imaginer être un seul grand être dont chacun de nous serait comme une cellule le contenant tout entier et ayant même vocation. Ce qui est donc vrai pour ce grand Adam l’est aussi pour chacun de nous.
Le fils intérieur de ce grand Adam est le Christ ; il est aussi au-dedans de chacun de nous.
Sur la somme totale de l’humanité, peu d’êtres sont passés à un état de septième jour. Mais en ce moment le Christ fait passer l’Adam total à cet état. Nous vivons cette mutation.
Le Christ en qui il n’y a pas de dualité, en qui intérieur et extérieur ne font qu’un, vient au monde à l’aube du sixième jour de l’humanité, à l’aube de son sixième mois de gestation grandiose.
Il vient dans un tissu encore animal, dans une crèche entre un âne et un bœuf. Mais Il est le « Fils de l’Homme », Fils intérieur de l’Adam. A sa mère, Marie, mère biologique bien sûr, mais essentiellement mère intérieure du grand Adam, Adamah cosmique, Épouse des profondeurs appelée Ishah, il ne s’adresse qu’en l’appelant Ishah ! Si on lui dit : « ta mère t’appelle », il répond : « qui est ma mère ? » Elle n’est pour lui que mère intérieure dont il est dit dans l’Evangile de Luc qu’Il est « son fils premier né ». Le second fils sera désigné lorsque, lui mourant sur la croix, Il dira à Marie : « Femme (Ishah) voici ton fils » en lui présentant l’apôtre Jean, nommé « l’apôtre au secret divin ». Jean est le second « Fils » intérieur de l’humanité. Et nous continuons d’être en marche vers ces naissances intérieures.
Aujourd’hui c’est l’humanité toute

entière qui est appelée à en devenir consciente.
Cet état de nouvelle conscience nous fera connaître un nouvel amour ; un amour dont on ne peut parler, mais seulement le vivre ; un « totalement autre » d’une puissance opératrice dont nous n’avons aucune idée.
« Plus fort que la mort », il est l’Arme par excellence.
Car il ne s’agit pas seulement du devenir du couple, mais de celui de toutes nos relations humaines.
A la lumière de ce qui a été dit plus haut, et si nous réalisons de plus que le Saint Nom YHWH est « l’Épée » que la Bible chante depuis le livre de la Genèse jusqu’à celui de l’Apocalypse, comprenons que notre choix est aujourd’hui radical : ou bien nous construisons en nous « l’Épée » : La vie de couple peut alors devenir exaltante, libérante, et l’humanité va vers la conscience de l’unité qui relie tous les êtres dans un amour dont nous ne soupçonnons pas encore la puissance, ou bien nous ignorons « l’Épée intérieure », notre inconscience la fait alors se retourner contre nous dans une langue qui tue, un sexe qui épuise et des armes qui massacrent.
Le devenir du couple dans le sacre de l’amour sera la tête de proue de celui de l’humanité.

Illusion

En méditation, je quitte la volonté de mon mental pour rejoindre la matrice, le un, le champ vibratoire du grand tout.

Je ne me soumets plus à la dictature de mes cellules, de mon moi incarné dans la matière. La racine du mot « incarné » vient du mot « chair », « caro, carnis » en latin.

Je sors du fini et me reconnecte à l’infini. Je quitte l’espace temps créateur de ma réalité.

Les cellules des astronautes vieillissent moins vite lors de leur voyage spatial. !!! C’est scientifiquement prouvé. Arrachés à la gravité* terrestre, leurs corps physiques ne subissent plus la constante du temps. *(Gravité dans le sens attraction terrestre  )

Nous sommes un intermédiaire sur le chemin de la densité terrestre, de passage en quelque sorte.

Nous naissons du monde vibratoire élevé. Plus nos vibrations baissent, descendent, plus nous sommes ancrés dans la matière.

Nos cellules n’existent que par cette baisse vibratoire qui nous conduit à la mort physique, inévitable sur ce chemin de densité. L’impermanence : rien ne dure, tout disparaît. Sauf que …

C’est la lemniscate, symbole de l’infini. De l’expansion, nous rejoignons la compression.

Redevenus poussière, pour employer le terme consacré, nous réintégrons le champ vibratoire élevé dans le mouvement inverse. Extension, compression, contraction, extension, puis retour à l’expansion … etc., à l’infini ?

Les indiens d’Amérique ont cette sagesse innée et merveilleuse : tout ce qui vit est rond. La ronde des planètes autour du soleil, la ronde de la Terre sur elle-même, de la lune autour de la Terre, le cycle de l’eau, solide, liquide, gazeux, qui redevient liquide, puis solide sous la forme de neige, de glace et ainsi de suite, la ronde des saisons et mille autres exemples.

Le corps des hommes est rond comme le tronc des arbres ou la géométrie parfaite des fleurs. Du compost renaît le Jardin l’Eden.

Tout nous invite à cette réflexion qui échappe à notre bon sens.

Cette ronde infinie ne s’arrête jamais, car le champ vibratoire n’a ni début ni fin.

La vie est illusion disent les bouddhistes. Illusion que notre propre mental crée, dissocié du grand Tout et sûr de sa suprématie individuelle.

Quand nous arrivons à faire taire notre mental, par le non faire et le non être, nous touchons quelques fragments de seconde ce ressenti d’immatérialité.

Il y a des moyens « mécaniques » pour rejoindre cet état : ayahuasca, peyotl, drogues diverses légales et illégales, et plus communs et très pervers sous leurs airs bon enfant : alcool et cigarettes.

Ces micro-fuites de la réalité non reconnues, très momentanées, apportent instantanément une dépendance dévastatrice, car le mental que nous croyons apaisé trouve-là un chemin royal pour nous soumettre sa dictature.

Par ma seule présence, moi face à moi, je peux tout en douceur reprendre le contrôle sur cette course folle descendante.

En ne donnant plus aucune importance à l’extérieur quel qu’il soit, en me concentrant, c’est-à-dire en revenant à mon centre, au point minuscule du croisement de la lemniscate, je peux toucher le non-être, le non-temps, le non-matière et peut-être entre-apercevoir l’autre face du miroir où il n’y a aucune séparation, aucune dualité…

… avec un peu de chance et d’assiduité.

Namasté

Claudine

 

 

L’amour manifesté

Nous sommes tous de l’amour manifesté.

Nous pouvons le comprendre et le voir en observant la nature, prendre conscience de cette belle énergie créatrice.

Comment une toute petite graine tombée au sol peut devenir un hêtre, un chêne, un baobab ?

Comment deux minuscules cellules réunies peuvent devenir une poule, une vache, un humain ?

Cette énergie qui « pousse » à la vie est de l’amour manifesté.

Que la terre tourne sur son orbite inlassablement, que le soleil se lève, se couche et me réchauffe, que mes poumons m’oxygènent, poussés aux fesses par les battements irrépressibles de mon cœur : TOUT EST AMOUR !

Quand je prends mon bébé contre mon cœur, mon chat sur mes genoux, que je grattouille mon chien derrière les oreilles et qu’il agite la queue en jappant de bonheur, je ressens l’amour manifesté au plus haut point de mes émotions.

Pourquoi est-il si difficile de comprendre cette réalité incontournable et de l’appliquer en toute circonstance ?!

– Est-ce que je crée de l’Amour ?

Mes pensées noires me collent à la peau comme du goudron brûlant. Elles sont le reflet de ma réalité créée par mon mental ; sont-elles la vraie réalité ? Ont-elles un fondement ? Ou sortent-elles d’une suggestion extérieure ? d’un fantasme de mon esprit ? Là, dans l’instant, quel est mon univers ?

Quand mon chéri m’embrasse pour me saluer, prend-t-il sur lui un peu de ce goudron ou un rayon de lumière d’amour qui irradie de mon cœur ?

Quand il aspire l’air que je viens d’expirer, se nourrit-il de joie ou d’inquiétude ?

Dans la création de la nature, tout est fait par amour : l’évaporation de l’eau la filtre pour nous la redonner propre. Les végétaux se nourrissent de nos gaz carboniques et nous le rendent en oxygène et en minéraux dans notre alimentation.

Nos animaux domestiques prennent sur eux nos maux du corps et de l’âme dans une vibration d’amour inconditionnel.

Est-ce si difficile pour nous de voir tout cela, et tellement plus, comme une évidence ?

M’est-il si difficile pour tous ces cadeaux, reçus sans rien avoir demandé, d’éprouver un peu de gratitude ? Et d’essayer de me fondre dans cette roue divine perpétuelle en redonnant moi aussi tant d’amour reçu ?!

Namasté

Je vous aime

Claudine

 

 

Les deux faces du miroir

Tout est binaire, tout est duel.

Le noir et le blanc, le jour et la nuit, le masculin et le féminin, le langage informatique…

Il y a un chemin visible, palpable, quantifiable : notre réalité matérielle que nos cinq sens perçoivent comme « vraie » parce que démontrable scientifiquement par des preuves, des mathématiques ou simplement des évidences.

Et il y a l’autre chemin subtil. Celui-ci n’est pas perceptible par nos sens bien que très réel. C’est ce monde caché à notre raison qui remplit l’univers d’atomes. Ce sont ces champs vibratoires impalpables qui font sonner notre portable au milieu des bois d’un appel passé des antipodes. Ce sont mes articulations et ma peau qui me disent que bien que mon cœur aime comme à 16 ans, en fait mes cellules ont l’âge exactement inverse : 61 ans à se démultiplier, à s’agencer pour me sauver, à réorganiser tout ce que je leur envoie (nourriture, pensées, actes) afin de me maintenir en équilibre fragile dans le champ matériel.

Je ne chercherai pas ici à prouver l’existence de ce monde binaire, toutes les bibliothèques nationales contiennent matière à s’instruire sur le sujet.

Ce que j’aimerais partager avec vous c’est cette réflexion que j’expérimente : si nous ne sortons pas du chemin visible, l’autre, invisible, se manifeste à nous en vain. Son mode d’expression est l’intuition, le ressenti, les synchronicités, l’émerveillement (dont le nom tire sa racine du mot « miroir ». Merci Olivier), la confiance, etc. et le plus magique (l’âme agit) entre tous : l’amour !

Deux routes parallèles qui nous conduisent tout au long de notre vie.

Je peux avancer dans le sillon de la matière comme une bête de somme dont le joug l’empêche de tourner la tête, plus ou moins heureux-se de mon sort selon la difficulté du chemin.

Ou alors, je peux jouir de mon entière liberté de découvrir cette autre réalité invisible à mes yeux, que j’appellerai spiritualité par confort, le mot « foi » risquant de froisser, voire fermer certains esprits, ou la nommer « connaissance » pour faire simple : je connais cette autre réalité mais je ne l’expérimente pas.

C’est là cette merveilleuse liberté de choix qui nous est donnée à tous : marcher sur un seul pied ou sur les deux :-).

Sans mise en route de notre volonté, il ne se passera rien. N’est-ce pas merveilleux ce divin respect ?!

Mais il y a un revers à cette médaille : tout tient de ma seule en vie de découvrir cette autre voie.

Si je ne donne pas l’impulsion constante, volontaire, régulière, répétitive pour accéder à ce monde subtil, je peux passer toute ma vie sans conscience, dans une ombre sans lumière.

Il me faut un effort de volonté pour découvrir l’autre face du miroir.

Mais combien cet effort est récompensé !

A l’expérimentation de tant de merveilles, gare à ne pas décrocher pour « l’autre pied » ; l’équilibre participe des deux.

Pratiquer cette marche sur les deux pieds solidement posés conduit à un état suprême : la joie !

Namasté

Claudine

Gratitude

Merci

Merci mon corps de me ramener dans le ressenti

Merci

Merci ma mémoire de te rappeler de mes ressentis

Merci

Merci mes émotions qui me donnent la couleur de mes ressentis

Merci

Merci à l’instant qui me ramène dans mon corps

Merci

Merci à la Source qui me parle par les couleurs, par mes émotions, par mes ressentis, par mon mental.

Merci

Merci au chemin qui me montre comment atteindre l’éveil qui n’a pas de chemin puisqu’il est le chemin.

Gratitude infinie



Namasté

Claudine

Plus grand que soi

Nous nous agitons dans tous les sens. Nous voulons gérer, assumer, porter, nous sentant responsables de tout ce qui nous arrive.

Nous mettons tout en œuvre pour … suivre le chemin qui nous incombe, que nous croyons choisir, nous isolant ainsi du Grand Tout.

Le bouddhisme donne l’exemple du nœud dans un tissu, chaque croisement de fil participe à la toile. Un nœud manque à l’appel et il y a un trou.

Nous sommes chacun-e ce petit nœud nécessaire à la beauté parfaite de l’œuvre.

Les tissages sont très importants dans cette culture probablement à cause de cette représentation.

Partout des petits drapeaux flottent, de nonnes et moines enveloppés dans des grands draps enroulés autour de leurs corps dans une même magnifique unité, des thangkas brodés avec minutie. Nous, nous nous croyons le tissu entier. Nous agissons et oublions d’interagir.

Nous fonçons tête baissée dans le faire, je dois, il faut. A aucun moment nous nous posons à l’intérieur et « ressentons » si cela est juste pour le Grand Tout dont nous sommes, là, maintenant.

Bien sûr direz-vous : le cimetière est rempli de gens irremplaçables, preuve que ce que je décide de faire seul-e n’a pas tant d’impact que cela.

Cela est une autre réflexion de l’ordre de l’impermanence.

Le sujet qui m’importe aujourd’hui parle de ramer seul-e, parfois dans le sens du vent, souvent avec beaucoup d’effort à contre-courant, car je me crois seul-e à pagayer !

Je lutte, je transpire, je force, je cherche le meilleur chemin pour arriver à la plus belle rive que je me suis choisie, mais qui s’éloigne à chaque fois que je crois l’avoir atteinte.

Je me sens le tout puissant de ma vie, sûr-e de mes choix, de mes envies, de mon bon droit.

Et un jour, c’est le feu extérieur : le burn-out !

Le dehors est comme ce qui est dedans.

Combien d’hectares de forêt partent en cendres chaque année ?

Nous courrons partout à la recherche de solutions extérieures et tempêtons quand l’univers nous offre de rester à l’intérieur.

Horreur, malheur, nous n’avons plus rien à gérer, choisir, faire. Juste à être. Mais moi je ne sais pas être !

Combien d’incendies de forêt pendant le confinement ? Combien de cours d’eau pollués, de marées noires, etc. ?!

Suis le courant.

Laisse-toi guider.

Laisse être.

Nous résistons, aveugles volontaires ou vraiment inconscients du « Plus Grand que nous ».

Si jamais nous ne nous posons de questions et avançons comme un cheval de trait dans son sillon, ok, pas de problème. Je nais, je meurs, je subis, point final. Ma vie n’est qu’une ligne droite, un trait avec un début et une fin, sorti du néant pour retourner au néant.

Par contre, s’il se pointe une seule question existentielle dans ma petite tête ! Alors boum ! Me voilà aspiré-e dans la grande spirale de l’éveil de conscience.

Je lis, j’expérimente, je parle, j’échange, je cherche … dehors, dans le faire.

Stop ! La réponse n’est pas là, certes, ces chemins nous y conduisent. Mais je recherche à l’extérieur cette quête du Graal qui se trouve à l’intérieur, ma Jérusalem.

Paulo Coelho l’a bien imagé dans un de ses premiers succès de librairie : l’alchimiste.

Le « Plus Grand que soi » est le trésor caché sous mes pieds, qui fait battre mon coeur, me fait respirer, digérer, sans que j’aie à lever le petit doigt.

Lui sait, Lui me guide dans un amour incommensurable pour ma petite personne, par que je suis Sa Volonté.

Saurai-je l’écouter ? …

Namasté

Claudine

L’Âme

Les concepts encapsulent notre âme.

Le tout nouveau-né est pur amour et confiance. Il naît et déjà perçoit à la première minute le froid qui l’identifie à son corps, la séparation du ventre maternel, l’envie de téter pour sa survie, les cris pour exprimer ses besoins…

La nature pour tous les règnes a si bien conçut les choses qu’elle a créé l’instinct de protection inné des parents, l’apport nourricier du père, l’amour inconditionnel de la mère (et vice-versa) et pour les deux parents toute une alchimie émotionnelle garantissant la survie du petit.

Le cerveau du nouveau-né a déjà in-vivo commencé à mettre ses ressentis dans des « cases » qui deviendront des mots très tôt après sa naissance.

Hier, la petite Léonie de 9 mois m’a entendue tousser et m’a immédiatement contrefaite avec sa gorge alors que je parlais avec sa maman.

Nous avons ri sa mère et moi.

Sa maman lui a demandé :

– tousse encore Léonie !

Et la petite a toussé à nouveau.

Il y a là tout un processus extraordinaire du bébé : l’écoute, l’attention, l’intégration, le mimétisme, la compréhension de la demande, la conceptualisation des mots « encore », « tousse » et l’association du prénom « Léonie » à son adorable petite personne, suivi d’une répétition volontaire !

En quelques secondes, Léonie nous a prouvé que ses neurones s’agençaient parfaitement pour s’adapter à la vie humaine.

Quelle merveille de Programmation, quel génie que des impulsions électriques entre des cellules puissent « encapsuler » et mémoriser les concepts qui nous permettront d’avancer dans la vie incarnée.

Ma maman de 86 ans vient de faire un infarctus silencieux et a perdu quatre-vingt pour cent de son discernement. Elle ne se souvient de nous que si nous lui rappelons qui nous sommes, ne sait plus si et ce qu’elle a mangé deux heures plutôt, mais est revenu à sa mémoire le nom de la sage-femme qui nous a mises au monde ma sœur et moi soixante-quatre et soixante-et-un ans plus tôt :

– Tu te rappelles maman ? Tu as eu deux filles : Martine et Claudine, moi je suis Claudine ?

– … madame Corteau !

– Oui maman ! C’est elle qui nous a mises au monde il y a plus de 60 ans. Quelle mémoire !

Ses yeux ont souri et je lui ai pris les mains dans un geste de reconnaissance joyeuse.

A l’énoncé de cette scène, ma grande sœur s’est effondrée en larmes :

– Qu’est devenue ma pauvre maman !

Combien d’entre nous vivons sans réaliser, ni même que la pensée s’approche de nous, de la merveille d’évolution que nous sommes, qui, à tout bien considérer, n’est qu’un amas de chair, de sang, d’os et de toute une batterie de mécaniques propres à des milliers de fonctions.

Vous lisez MES MOTS !

Comment partager mes ressentis, mes expériences, ma compréhension sans CES MOTS ?!

Ces petits capsules appelées « mots » contiennent une histoire, en l’occurrence la mienne et selon notre « programmation commune » elles vont nous permettre l’échange.

Les sons que sont les mots, ou d’autres sons comme une toux reconnue par Léonie, contiennent également toute une panoplie de concepts.

Mes mots vont se confronter à vos propres mots et à l’idée que vous vous en faites et se transformer dans votre cerveau en quelque chose qui « s’apparente » à vos propres perceptions, à vos ressentis.

Ils vous donnent une image de ma réalité, ils ne sont plus LA réalité, car issus du passé, car issus d’une seule personne conceptuelle alors que nous sommes plus de sept milliards de « concepteurs » individuels.

Est-il possible de prendre quelques-unes de ces petites « capsules », de sortir (mais sortir est un bien grand mot) de nos concepts et de toucher du bout du cœur l’Âme derrière toute chose ? La vibration première avant le big bang ? Le « plus-que-nous » et dont nous sommes ?!

Je vous souhaite une belle découverte.

Namasté

Claudine

L’Âme agit

Une division qui se multiplie.

L’âme agit – la magie de la vie – l’amour – le miracle de la vie.

Deux cellules se rencontrent et se multiplient. Quelle magie fait que la fusion devient division et multiplication à l’infini  ?

De l’attraction de deux cellules naît un poussin, un dauphin ou un être humain.

L’intelligence suprême de la cellule, unique dans sa programmation, va faire qu’associée à une autre cellule à la même programmation, de deux deviendra quatre, puis huit, puis seize, etc.  En se divisant et se multipliant, les cellules démultipliées créeront qui un foi, qui un bec, qui une main, qui un cerveau de grenouille ou d’éléphant.

Aucune ne se trompe de destination, sinon c’est la cacophonie assurée, et pourtant elles sont des milliards parmi des milliards.

De la sève qui nourrit le tronc, les feuilles, les fruits, à mon sang qui fait battre mon cœur, TOUT est cellules qui se divisent pour mieux se multiplier.

Je ne gère absolument rien, jusqu’au poil à l’intérieur de mon nez qui a eu l’outrecuidance de devenir blanc.

Partout où mes yeux se posent, l’âme agit et il y a magie : un chapelet d’œufs de poisson affleure l’eau de ma mare, l’herbe de mon jardin tout ténue, petite et jaune il y a une semaine, après deux mois sans pluie, ressemble à une mini canopée amazonienne après quelques belles averses. Je passe à côté de mes rosiers magiques et mon nez est délicieusement appelé à se poser en leur cœur jusqu’à pâmer de bonheur à les respirer.

Qui les a programmées à sentir si bon ?

Qui a, un jour, joué au génie génétique et a réussi l’abomination de créer des roses sans parfum ? des maïs sans insecte ? des grains de blé sans germe qui ne se reproduiront plus ?

D’un côté, la puissance inégalée de la propension de la vie par l’Amour, de l’autre le retour au néant par l’immonde cupidité, avidité, vénalité.

Mais, inlassablement, la Vie reprend ses droits. Des sangliers énormes mangent des salades non moins énormes à Tchernobyl. Là où l’homme disparaît, la vie réapparaît.

Là où l’homme sans conscience détruit, tue et pille sa Terre mère nourricière comme le plus parfait des crétins, d’autres humains tirent la vie vers le haut et nous enseignent : Pierre Rabbi, Eileen Caddy, Bertrand Picard, le professeur Jaccard…

Impossible de donner la liste, personnelle à chacun-e, « d’Eveilleurs de conscience » célèbres ou connus d’une minorité seulement, participant à l’ouverture d’esprit juste par l’exemple et l’altruisme.

Pourtant, pas plus les uns que les autres ne détiennent et ne comprennent « le feu sacré » qui collent deux cellules originelles ensemble de toute création, cette même énergie bouillonnante qui fait juste que mon agglomérat d’atomes me maintient dans le champ matériel, pour décider d’envoyer un jour mes petits atomes adorés, qui font que je suis moi, dans le monde invisible à mes yeux du grand Tout.

Rien ne naît de rien.

Tout change et se transforme.

Où es-tu Grand Magicien, Chef d’Orchestre qui agit en moi, autour de moi, pour moi, avec moi, où même ma pensée ignore que ce existe ?

Y aura-t-il un jour sans moi ?!

Namasté

Claudine