Plus grand que soi

Nous nous agitons dans tous les sens. Nous voulons gérer, assumer, porter, nous sentant responsables de tout ce qui nous arrive.

Nous mettons tout en œuvre pour … suivre le chemin qui nous incombe, que nous croyons choisir, nous isolant ainsi du Grand Tout.

Le bouddhisme donne l’exemple du nœud dans un tissu, chaque croisement de fil participe à la toile. Un nœud manque à l’appel et il y a un trou.

Nous sommes chacun-e ce petit nœud nécessaire à la beauté parfaite de l’œuvre.

Les tissages sont très importants dans cette culture probablement à cause de cette représentation.

Partout des petits drapeaux flottent, de nonnes et moines enveloppés dans des grands draps enroulés autour de leurs corps dans une même magnifique unité, des thangkas brodés avec minutie. Nous, nous nous croyons le tissu entier. Nous agissons et oublions d’interagir.

Nous fonçons tête baissée dans le faire, je dois, il faut. A aucun moment nous nous posons à l’intérieur et « ressentons » si cela est juste pour le Grand Tout dont nous sommes, là, maintenant.

Bien sûr direz-vous : le cimetière est rempli de gens irremplaçables, preuve que ce que je décide de faire seul-e n’a pas tant d’impact que cela.

Cela est une autre réflexion de l’ordre de l’impermanence.

Le sujet qui m’importe aujourd’hui parle de ramer seul-e, parfois dans le sens du vent, souvent avec beaucoup d’effort à contre-courant, car je me crois seul-e à pagayer !

Je lutte, je transpire, je force, je cherche le meilleur chemin pour arriver à la plus belle rive que je me suis choisie, mais qui s’éloigne à chaque fois que je crois l’avoir atteinte.

Je me sens le tout puissant de ma vie, sûr-e de mes choix, de mes envies, de mon bon droit.

Et un jour, c’est le feu extérieur : le burn-out !

Le dehors est comme ce qui est dedans.

Combien d’hectares de forêt partent en cendres chaque année ?

Nous courrons partout à la recherche de solutions extérieures et tempêtons quand l’univers nous offre de rester à l’intérieur.

Horreur, malheur, nous n’avons plus rien à gérer, choisir, faire. Juste à être. Mais moi je ne sais pas être !

Combien d’incendies de forêt pendant le confinement ? Combien de cours d’eau pollués, de marées noires, etc. ?!

Suis le courant.

Laisse-toi guider.

Laisse être.

Nous résistons, aveugles volontaires ou vraiment inconscients du « Plus Grand que nous ».

Si jamais nous ne nous posons de questions et avançons comme un cheval de trait dans son sillon, ok, pas de problème. Je nais, je meurs, je subis, point final. Ma vie n’est qu’une ligne droite, un trait avec un début et une fin, sorti du néant pour retourner au néant.

Par contre, s’il se pointe une seule question existentielle dans ma petite tête ! Alors boum ! Me voilà aspiré-e dans la grande spirale de l’éveil de conscience.

Je lis, j’expérimente, je parle, j’échange, je cherche … dehors, dans le faire.

Stop ! La réponse n’est pas là, certes, ces chemins nous y conduisent. Mais je recherche à l’extérieur cette quête du Graal qui se trouve à l’intérieur, ma Jérusalem.

Paulo Coelho l’a bien imagé dans un de ses premiers succès de librairie : l’alchimiste.

Le « Plus Grand que soi » est le trésor caché sous mes pieds, qui fait battre mon coeur, me fait respirer, digérer, sans que j’aie à lever le petit doigt.

Lui sait, Lui me guide dans un amour incommensurable pour ma petite personne, par que je suis Sa Volonté.

Saurai-je l’écouter ? …

Namasté

Claudine

CC BY-NC 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.

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