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L’âge de faire

La puissance de la vie est une force incommensurable.

Pour preuve, ces petites graines qu’on peut voir dans toutes les villes, qui s’insinuent dans une minuscule faille de goudron ou de béton, le soulèvent pour s’élever, pour devenir pissenlit, fleur sauvage ou arbre qui déchirent sans considération aucune ce lourd tapis figé.

Cette puissance se manifeste à l’instant où deux gamètes se rencontrent et où la division cellulaire devient multiple jusqu’à créer un corps, bientôt éjecté de la matrice, poussé par cette ineffable pulsion de vivre.

L’avidité du tout petit se manifeste en tout premier par sa bouche. Premier cri. Première tétée goulue.

La machine à grandir est en route.

La soif de vivre déchire tous les «il faut».

Envie ou non d’être accueillie, elle pulse, pousse, s’impose.

Il suffit d’observer les enfants, mus par cette merveilleuse énergie de vie, de croître, de faire.

Les statufier sur un banc d’école est un supplice, une douloureuse contrainte pour le corps qui ne demande qu’à exprimer cette envie de faire : bouger, bouger pour ne pas imploser.

Bouger pour faire quoi ? Tout. Tout et n’importe quoi pourvu qu’il bouge. Courir, sauter, se vautrer. N’importe quoi pourvu que ce fleuve impétueux puisse s’exprimer.

Vient la plainte des adultes du déficit d’attention. Mais comment être tranquille quand la vie sourd dans les veines !? Quand l’énergie vitale est à son apogée !?

Il semblerait que cette force de vie s’exprime principalement dans les hanches. Trop de pulsion retenue chez un tout petit l’empêche de s’endormir. De doux mouvements de rotation de ses petites jambes apportent un calme quasi instantané. Sous d’autres cultures pourtant, le bébé est emmailloté, contenu bras et jambes comme un petit ver à soie dans son cocon, et l’apaisement semble identique.

Plus tard, l’enseignant exige l’immobilité. Quoi que cela ne soit pas une condition généralisée dans le monde non plus.

Des pays avancés dans la pédagogie ont compris l’importance de laisser le corps s’exprimer. Que le mouvement permet la compréhension théorique, l’assimilation aussi. La preuve par les résultats scolaires supérieurs à la moyenne obtenus est une évidence.

L’enfant doit rester attentif aux propos d’un adulte pendant plusieurs heures, alors que gronde en lui une cascade impétueuse et débordante.

A moins que ! À moins que son mental ne soit appelé, happé, par un écran qui l’amène dans un état cataleptique proche de l’hypnose.

Le corps devient alors inerte, vautré, oublié.

Les heures passent. Seul le regard manifeste un éveil de surface.

Cet état cataleptique saisit même les adultes, inconscients que nous sommes de ce vol de présence, de cette atteinte à notre pouvoir de création, de ce kidnapping d’énergie de vie.

Un enseignement très doux peut être pratiqué volontairement : se poser sur un coussin de méditation, ou dans une position confortable choisie, et devenir observateur de ce qui se passe dans nos corps.

Constater et ressentir cette pulsion de vie qui demande à s’exprimer. S’en faire une amie qui nous ramène inlassablement à l’instant présent, immuablement. Chaque respiration nous ancre dans cette seule réalité, aussitôt suivie d’une autre, puis d’une autre, inlassablement.

Comme l’aiguille d’une dentellière crée une œuvre magnifique point à point.

Là nous pouvons toucher l’état d’être. À l’instant où le corps comprend enfin que nous cherchons juste à rentrer en communication avec «qui je suis».

Merveilleuse connexion du corps et de l’esprit, qui dans l’instant, peuvent se rencontrer et expérimenter l’Unité, la connexion au Grand Tout.

Survient alors l’envie d’être, quel que soit l’âge.

Namasté

Claudine



Adaptabilité



Adaptabilité

S’adapter, c’est se perdre.

L’ami avec qui j’échange me traduit cette pensée : quand l’enfant s’adapte à un traumatisme, il perd un peu de qui il est vraiment. Il perd une facette du prisme de sa personnalité.

Ma réflexion me pousse au-delà.

Et si le traumatisme était une porte fracturée pour que je devienne qui je suis vraiment ?

Qui traverse la vie sans traumatisme, quel que soit l’âge ?

Pourquoi devons-nous expérimenter la souffrance ?

N’a-t-elle pour seul but que la méchanceté pure de faire mal ? Comme la vie serait alors cruelle et inutile ! Un combat de boxe où il n’y aurait que des perdants.

Et si ces traumatismes qui nous touchent tous étaient tout l’inverse ? Une invitation à grandir ? À lâcher qui nous croyons être ? A sortir du rôle que nous nous imposons, seuls ?

Quand arrive notre première pensée consciente de qui je suis ? Après combien de respirations ? Combien de tétées ? Combien de chutes qui nous apprennent la verticalité ?

Ma personnalité s’est-elle déjà construite dans la vie intra-utérine ? A-t-elle choisi ma mère, ma famille, ma condition sociale, le sceau de la communauté qui voudra bien me délivrer mon passeport ?

Toute une vie pour m’identifier. Pour m’agripper à Cela. Toute une liste de références entre couleur de peau, langage, caractéristiques physiques, sociales, familiales … acquises ou innées.

Et si le trauma voulait juste me faire ouvrir la main ? M’apprenait à lâcher ? A lâcher mes constructions mentales élaborées au prix fort de Qui je me crois être en fonction de la trame.

Au-delà. Au-delà de mon apparence. Au-delà de ce petit moi qui ne veut pas comprendre, qui ne veut pas me lâcher : hé ! Attends ! Regarde tout ce que j’ai mis en place pour que tu sois toi ! Tu ne peux pas me tourner le dos maintenant, après tout ce que nous avons construit ensemble ?!

Et si ?!

Et si j’étais bien plus que cela ?!

Et si, au-delà de tous les concepts qui m’ariment, j’étais juste «la vie».

La vie qui doucement, immuablement, m’oblige à respirer. La vie qui pulse à chaque battement de mon coeur avec la seule volonté de me ramener à l’amour inconditionnel. L’amour qui se donne, comme la Terre donne son souffle l’air, son sang l’eau, sa chair la matière solide et vivante qui me nourrit.

Il y a trauma parce que je suis identifié-e très fortement à l’image que je me suis construite, avec velléité, avec une volonté infaillible d’être qui je veux être, qui je crois être.

J’ai appris si tard que la blessure m’apprenait à lâcher. Que l’Autre n’était que le reflet de l’image erronée de moi-même, bâtie pas-à-pas par ma pensée consciente.

Au-delà de cette image erronée, du personnage jouant son rôle dans le film de la vie, il y a mon vrai moi, nu, déconstruit, une pulsion, un souffle, une pichenette dans l’éternité, qui ne saurait être complète sans cette pichenette.

Tout le reste n’est que fantasmagorie.

Viens à moi, parle-moi, agite-toi. Donne-moi tes jugements, tes avis, tes mises en garde, tes tourbillons fous d’une tempête qui ne m’atteint plus.

Là.

Je suis.

De toute éternité.

Namasté

Claudine





La Main

Envie de mourir pour me fondre en Dieu.

Quel doux et étrange ressenti pendant un moment extatique de prière-connexion.

Comme si mon corps était une barrière, un contenant, qui m’empêchaient d’être «Un».

La mort, si mal perçue, parce qu’elle nous arrache les uns aux autres, croit-on, alors qu’en fait elle nous unifie.

Ma naissance m’apparaît comme un modelage dans la matière, comme une vessie incongrue sur un ballon.

Comme ce petit bonhomme très vénère, personnage d’un dessin animé italien des années 70 : la Linea (Osvaldo Cavandoli, 1971).

Ce petit homme s’adresse avec rage à la main du dessinateur très peu visible, exige de rallonger le trait, de lui faire prendre la forme souhaitée, de faire naître la situation désirée, souvent catastrophique.

On devine une douceur, une résignation amoureuse, de la part de cette main créatrice.

Il m’apparaît dans cet instant de communion intense que la ligne droite deviendrait quiétude. Pas de ligne du tout serait la vraie vie, unifiée, paisible, libérée de tout heurt, de tout conflit, de toute souffrance.

Etrange et merveilleux ressenti de la douceur de la mort.

Non pas d’une envie suicidaire.

Juste une envie d’être libérée des frontières de mon corps pour expérimenter l’unité, la plénitude, l’omniprésence, l’omnipotence, l’omniscience. Trois mots si lourds pour exprimer un éclatement de ma personne physique qui pour moi est tout contenu dans ce mot si attrayant : extase.

Les mots limitent ma pensée comme mes sens limitent ma communion.

Au-delà, au-delà, au-delà de la ligne horizontale, au-delà de la surface.

Rejoindre le Créateur si doux qui autorise toutes mes velléités, toutes mes bêtises, tous mes manquements, avec une patience et une compassion infinies pour toutes ses créations, dont je suis, si inconscientes de sa douce volonté de ne pas nuire à ma liberté, à notre liberté.

Même si ma volonté, mon aveuglement me précipitent contre le mur du réveil.

Ou de l’anéantissement.

Toujours, je peux me relever avec la rage du pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi j’ai mal ?

Alors qu’il fallait juste faire confiance à la Main !

Namasté

Claudine

Merveilleuse incarnation

Comment deux sexes imbriqués l’un dans l’autre peuvent-ils être le Chemin vers le Nirvana ?

Cette intrusion du membre yang projette mon yin dans un univers dont je ne souhaite pas revenir.

A force de répétition, cet univers revient avec moi dans mon quotidien, se solidifie, se densifie.

Une ineffable joie m’habite. Je me sens invulnérable, imperméable à la souffrance qui veut m’enseigner.

M’enseigner quoi ? L’impermanence ? Je sais ! Là-bas tout est extase, omniscience, amour inconditionnel, un.

Peut-être comme la drogue que je n’ai jamais goûtée pourrait me l’enseigner.

Mon corps pur de toute substance devient le vecteur d’un état modifié de conscience. Étrange. Étrange que ce soit «cette partie» de mon corps qui en soit la porte d’accès.

Pourquoi mon étonnement ? Elle est la porte de toute vie. Reconnaître ce chemin dans un sens me permet de reconnaître le chemin inverse.

Ce long tunnel noir décrit par les expérienceurs (personne ayant vécu une expérience proche de la mort) ressemble étrangement à ce passage énigmatique et merveilleux : au fond brille une Lumière irradiante, purificatrice, sans concept pour la nommer.

Et toi, Homme !? Que ressens-tu dans ce chemin inverse ? Ton corps se rappelle-t-il l’extase et la souffrance du déploiement de ton premier souffle ?

Viens-tu avec moi dans cet univers merveilleux de complétude extatique ?

Les hautes vibrations de chacune de mes cellules se transmettent-elles à toutes tes cellules ? Vibrent-elles également au plus haut point du curseur, là où les mots n’existent plus ?

Séparation à l’aller.

Y a-t-il communion au retour ?

L’eau de vie qui s’écoule de mon corps inonde ma conscience d’une lumière incandescente.

Cette lumière allume-t-elle «Le Chemin» en toi ?

Unie physiquement à toi. Unie divinement à toi, au Tout, à l’Un.

A chacun son propre ressenti.

Cette fontaine de vie qui s’écoule de ton corps me rassure. Nous sommes, l’un pour l’autre, l’un avec l’autre, unis pour atteindre une déité qui ne peut exister l’un sans l’autre.

Chaque pensée, chaque acte, modifie le monde.

J’aime à être convaincue que le battement d’ailes du papillon provoque un typhon à l’autre bout de la terre.

J’aime à être convaincue que l’onde vibratoire de notre communion amoureuse au-delà de l’amour inonde la Terre d’une onde vibratoire inconditionnelle d’amour, touche le cœur le plus fermé du plus cruel guerrier.

Encore, encore, encore, «faisons» l’amour, «soyons» l’Amour pour inverser l’ordre des planètes, que la nuit devienne le jour, que le jour devienne la nuit, Un pour permettre la vie.

Merci mon corps, ma caravelle, merci mes voiles poussées par les vents de l’océan vie, tempête ou miroir, qu’importe.

Nos voiles déployées nous maintiennent sur les crêtes des déferlantes, insubmersibles, aériens, phares pour les bateaux perdus.

Merveilleuse sexualité qui concrétise dans la matière solide l’amour créateur de toute vie.

Tu es la pluie sur le terreau desséché, le soleil sur les pétales fébriles, l’abeille sur le pistil enfoui dans sa corolle.

Les fruits de nos corps nourrissent l’univers entier.

Quel plus beau cadeau que celui de notre naissance pour comprendre l’innommable !

NamastéClaudine

Marie

Hier était le mercredi des Cendres, je commence mon carême.

A l’église du Bon Pasteur, je suis allée près de Marie après le magnifique office donné par Père Aimé.

Il est parti précipitamment, et presque tous les fidèles également, avant que la chanson de Marie ne commence. Je me suis retrouvée seule à chanter devant Marie «Ô Merci Jésus de nous donner ta Mère pour Maman » (Jean-Paul Artaud).

Mon cœur a vibré de foi et de reconnaissance.

Chez Nicole il y a un mois, mon regard s’est posé sur deux livres dans son entrée. Ils semblaient «brillants» et m’appeler. Elle m’a proposé de me les prêter. J’ai lu «Kilomètre zéro», ensuite le second «Respire» que je n’ai pas encore terminé. J’en ai lu deux pages hier, en attendant mon fils. Ce paragraphe m’a beaucoup interpellée :

«Tu ne vois que ce que tu crois. L’outil mental fonctionne avec la mémoire. Au moment où tu perçois une chose, un événement, il est déjà passé. En fait, il y a quelque chose en amont de notre perception dont nous ne sommes pas conscients et qui est pour beaucoup dans notre expérience».1)

«Accepte qu’il puisse y avoir quelque chose plus vaste que tes habitudes.

Mes mots résultent d’une pensée en amont ; lorsque je les prononce, ils sont déjà passés. Notre compréhension vient après la situation réelle. C’est pourquoi ce que je perçois, je dois d’abord y croire. Il y a quelque chose avant, quelque chose en amont de ce que je crois».

«Tu es la cause de la façon dont tu regardes le monde et donc, en te racontant ta propre histoire, tu crées ton personnage de victime. Si tu changes ta perception, alors tu pourras vivre la réalité.

Lorsque tu comprends que toute perception est en toi, tu n’es plus jamais leurré par l’idée de séparation».2)

Quand un événement survient, il est la fin d’une réalité inscrite dans l’univers de toute éternité. Ce que nous croyons être la réalité n’est qu’une conséquence d’une Conscience inscrite depuis la nuit des temps.

Quand nous disons un mot, il est la fin de notre construction mentale dudit mot et cesse d’être une fois prononcé. Nos pensées ont construit ce mot comme il a construit notre perception de notre réalité dans l’instant T qui n’est que la conséquence de la véritable réalité qui existe dans les trois dimensions : passé, présent, futur. Cette réalité est hors du temps terrestre qui n’existe que dans nos perceptions d’être de chair incarnée, de la matière solide de notre corps mû par nos sens et nos organes. Ce que nous croyons être notre réalité ressentie du moment présent n’est qu’une finalité, l’équation d’une multitude de constructions atomiques multi-dimentionnelles.

Je vais essayer de synthétiser ma compréhension par un exemple :

Il y a plusieurs mois, Christine m’a conseillé de lire la saga «Les sept sœurs». J’ai acheté les sept premiers tomes que j’ai lus avec plaisir. Elle m’a prêté le huitième tome, que je lis actuellement en parallèle du livre de Nicole «Respire».

A six heures ce matin, ne pouvant dormir, je prends ce huitième livre qui m’est arrivé retardé d’une semaine «à cause» d’un petit oubli.

La page que je lis à l’instant dit exactement la même chose que la page de «Respire» que j’ai lue hier.

«Vous ne voyez pas le projet dans son intégralité. Ce qui vous apparaît comme une série de coïncidences était en fait inscrit dans les étoiles bien avant votre naissance, ou la mienne. Ce n’est pas un hasard si vous êtes revenu ici. Vous êtes revenu parce que c’était le moment».3)

Plus loin, Angelina dit :

«Toute ta vie, tu as parlé aux étoiles. Maintenant elles te répondent».

«Vous parlez comme si j’étais la première à mentionner les pouvoirs de l’univers. Mais nous savons tous les deux que ce n’est pas le cas. Petit garçon, vous regardiez les étoiles. Elles vous ont protégé et guidé au cours de votre impossible voyage.» 4)

Toute ma vie, j’ai parlé à Marie. Maintenant Elle me répond.

Petite fille, je me blottissais dans les bras de Marie et observais le monde. Elle m’a protégée et guidée au cours de mon merveilleux chemin jusqu’à ce jour de Réveil ! Merci, merci, merci.

Le 23 février, dans huit jours, je m’envole pour Fatima. Carla a choisi cette date et je l’ai suivie sans hésitation, «poussée par le vent» dirait Cécile. J’ai même réservé un hôtel du merveilleux nom de «Aleluia» en face du sanctuaire de Fatima.

Hier est arrivé sur mon lieu de travail, Laurence, Petite Sœur de Jésus. (Nous sommes entrées dans une douce amitié en septembre 2021, lors d’un jeûne que je pratiquais au Bon Pasteur). Le cœur en liesse, je lui ai annoncé que j’allais à Fatima.

Elle s’exclame alors : «J’ai vécu à Fatima ! Derrière le sanctuaire». Elle me dessine ensuite le plan pour que j’aille rencontrer ses Petites Sœurs de la congrégation.

Marie ! Ma Maman du Ciel ! Tu me parles ! Je t’entends Sainte Vierge Marie, enfin. Je viens à Toi à Fatima le cœur confiant et sans attente.

Quoi que je vive, je sais que Tu l’as voulu. Je viens à notre Rendez-vous. Alléluia ! alléluia ! alléluia !

Claudine

1) «Respire», Maud Ankaoua, p. 245

2) «Respire», Maud Ankaoua, p. 246, p. 247.

3) «Atlas», Lucinda Riley, Harry Whittaker, «Les sept sœurs», p. 585

4) «Atlas», Lucinda Riley, Harry Whittaker, «Les sept sœurs», p. 598

PS : Ce voile de ma compréhension qui se déchire ce matin est incroyable. Il est la conséquence de deux mots prononcés dimanche passé par Cécile : Art Sacré.

Ces textes qui fusent de ma main depuis plus de dix ans sont-ils de l’Art Sacré ?

A ces deux mots, une succession d’événements extraordinaires, que j’ai vécus tout au long de ma vie sans les comprendre, sont remontés à mon souvenir dans un embouteillage de ressentis. Juste à chaque fois étonnée et imprégnée définitivement.

Pour n’en citer qu’un :

Hier matin, lors de ma douche chez Nicole, un souvenir a jailli ! inattendu, puissant, prenant tout l’espace : j’avais quatorze ans, je marchais dans le parc de Mon-Repos à Lausanne, seule, sous la pluie, merveilleusement bien après quelques traversées de la piscine du même nom.

J’ai stoppé alors ma petite ballade brutalement, saisie par je ne sais quoi de hors normalité : le temps s’est arrêté, mes sens ont tout capté dans cette ouverture temporelle, la moiteur, les sons, mes yeux se rappellent encore le chemin bordé de pelouse et d’arbres. Mais surtout l’odeur de pluie, l’odeur de ce moment magique entre tous.

Cette même odeur a sauté dans ma réalité suggestive de cet instant de douche bénie hier chez Nicole.

Je sais maintenant que l’Univers me parle.

Pour poursuivre les synchronicités, mon amie Maria m’envoie dans l’après-midi une chanson du groupe Les Padrés : «Regarde l’étoile, appelle Marie».

Seigneur ! Aide-moi à Te comprendre.

Amen.



Le Féminin divin

L’Homme est de l’ordre du Soleil, le constructeur, le bâtisseur, le nourrisseur.

Sa puissance jaillit et s’élève à l’extérieur.

Son corps le crie comme une déchirure, une marche en avant. Ses muscles gonflent, sa pilosité s’étend, sa voix gronde et porte.

Il est le géniteur, le père, la force qui élève et protège.

La petite graine tombée dans l’oubli du terreau va renaître au contact du Soleil, jusqu’à devenir un chêne, un frêne, un baobab, une rose.

Le mouvement solaire de l’homme pousse à l’extérieur, aide à grandir, à sortir du cocon protecteur maternel. Il déploie les ailes et encourage à quitter le nid pour survoler la vie, tel un aigle majestueux.

La douceur féminine est de l’ordre de l’intériorisation . Elle s’identifie en tout point à la Lune, jusqu’à en reproduire son cycle de vingt-huit jours.

Tour à tour pleinement épanouie ou en profonde introspection, la Femme vit à l’intérieur de son corps des bouleversements perpétuels, chaque mois, chaque jour est différent d’hier, du mois passé.

Ces bouleversements la fragilisent, la déstabilisent, tant qu’elle n’a pas touché sa nature profonde et ne l’a pas reconnue, vécue et acceptée comme innée, propre à sa naissance, à son karma.

En son sein tout prend vie, immuablement liée au Soleil, à l’Homme.

La Vie est complémentarité, complicité, mélange des deux, yin et yang.

Femme divine.

Sa fragilité n’est qu’apparence. Ses muscles bien que fuselés n’en restent pas moins des muscles. Elle se tient droite, debout et veille au moindre faux pas.

Enfoui au plus profond de son âme, elle est la mère qui porte, soutient, désire voir grandir bien droit, s’épanouir sur tous les plans.

Sa psyché se nourrit de l’inconscient du rêve, à la lumière de la Lune, sa Mère.

Elle subit ses marées intérieures, ses bouleversements intimes avec violence parfois. Ses cycles sont une déchirure pour un renouveau perpétuel.

Toujours, elle doit composer avec une nouvelle elle.

Seule, elle se perd parfois, déséquilibrée sur un radeau instable, jusqu’à ce qu’elle trouve ses propres voiles.

Alors plus rien ne retient sa puissance. Aucune tempête ne la fait sombrer. Toujours, elle se redresse, veille, soigne, console, portée par sa nature profonde, maternelle.

Lune ou Soleil, chaque humain porte en lui un peu de l’autre.

La petite enfance permet l’indéfinition.

Vouloir lutter contre sa nature profonde n’apporte que désordre, combat stérile et douloureux.

Jamais le Soleil ne cherche à soumettre la Lune.

Jamais la Lune n’envisage de faire de l’ombre au Soleil.

Chacun a sa place bien définie. Sa fonction régie de toute éternité.

Ô certes, il y a bien quelques éclipses, mais si fugaces.

Juste pour se rappeler l’un à l’autre leur ronde merveilleuse et unie, porteuse de toute vie.

Namasté

Claudine

 

L’Eucharistie

En ce jour de la fête de St-François d’Assise, je prends l’Eucharistie.

Le prêtre nous explique que comme tous les être éveillés, St-François d’Assise a quitté le monde pour entendre Dieu.

Dieu lui demande de construire son Eglise. Alors St-François se met à bâtir des églises.

Dieu revient à lui et lui fait comprendre qu’il ne s’agit pas de bâtir en pierres mais d’éveiller dans le coeur des hommes Son Amour infini.

St-François médite au milieu de la nature et ressent l’Amour infini de Dieu.

Les animaux s’approchent de lui, les oiseaux se posent sur ses épaules.

Il comprend alors que Dieu est dans toute la Création, du plus petit insecte à l’arbre le plus grand.

L’Église de Dieu est partout où règne le vivant. La Vie sous toutes ses manifestations est Son Eglise.

La vie qui coule en moi est l’église dont Dieu parlait à St-François.

Je viens d’apprendre au stage de la Roue de la Vie à la Maison du Lotus que la lune dessinée en haut à gauche de la Roue de la Vie représente le pur éveil.

J’écoute attentivement l’homélie où le prêtre nous invite au respect des différences. Ce que vous faites au plus petit de mes frères, vous me le faites à moi.

Je m’avance le coeur battant à tout rompre dans l’allée centrale de l’église pour recevoir la communion, ce «petit bout de pain» comme a dit un petit confirmant.

Mes yeux ne voient plus que l’hostie que le prêtre élève devant moi. Cette même hostie devient la lune de la Roue de la Vie. Je la reçois enfin, après toutes les centaines de fois dans ma vie, comme la Claire Lumière, la Lumière Christique, si mal comprise par moi.

Je la dépose sur ma langue et toute la déférence de cet instant sacré inonde mon âme.

La Claire Lumière entre en moi, rayonne dans mes cellules, illumine mon sang, mes pensées.

«Seigneur, permets que je sois comme Toi, sans jugement, baignée d’amour inconditionnel. Amen».

Nous échangions quelques heures plus tôt avec mes précieuses amies sur la Roue de la Vie.

– Tout ce qui me met «hors de moi» me coupe de ma vraie nature, leur disais-je.

– Mais alors ! Comment rester en soi en toutes circonstances ?

– Par la pratique de la méditation (rester en soi), pour qu’elle devienne une habitude, une seconde nature. Par la respiration : suivez votre respiration, ne suivez pas vos pensées !

En 2021, pendant trois jours de jeûne hydrique à côté de mon église, j’avais reçu par trois fois l’eucharistie.

Par trois fois, j’avais ressenti cette explosion d’énergie délicieuse, aussi délicieuse que le meilleur des repas, sans comprendre. Il y avait des ailes sous mes pieds, je me sentais pure lumière, amour infini.

Tout concordait autour de moi pour vibrer encore plus fort : la messe Tamoul, la rencontre de deux petites sœurs de Jésus devenues mes chères amies.

Ce moment extraordinaire où le prêtre était venu à nous au fond de l’église, donner la communion à Laurence, alors blessée au pied, et où il m’inclut à notre trio en me tendant également l’hostie.

Ne faites aucune différence !

Comme ce prêtre incarne à la perfection ses paroles, sa sagesse ; «un cadeau du ciel» me dit maman Carmela.

Ma maman à moi, tu aurais eu quatre-vingt-dix ans aujourd’hui, ce jour du 4 octobre 2023.

Combien de cadeaux divins m’as-tu faits depuis ton envol ? Combien je comprends enfin ton amour maternel si humble et si pudique. Je t’aime ma maman.

Merci Cécile.

Merci Père Aimé.

Merci mon Dieu.

Namasté

Claudine

Maison du Lotus 39, Valempoulières. France

Paroisse du Bon Pasteur, Prilly. Suisse

La Claire-Lumière

La Claire-Lumière

La Claire-Lumière est.

Elle est espace. De cet espace nous sommes.

La Claire-Lumière est en nous cachée par les voiles de l’ignorance.

Dans son mouvement rotatif, la Terre s’incline devant le Soleil. Penser que le soleil monte est un leurre de notre mental.

Nous avons à parcourir le chemin de la Claire Lumière qui est en nous.

Loin de nous incliner devant elle, nous avons à élever notre mental jusqu’à elle, en nous allégeant du fardeau de nos empreintes.

Patiemment, avec constance et douceur envers notre propre rythme, les voiles se délitent et glissent comme les nuages dans le ciel.

Le diamant de la sagesse brille dans notre poitrine, voilé par nos projections mentales.

Par le souffle posé dans le vase de la rétention, nous touchons l’espace qui nous contient et que nous contenons.

Cet espace s’expand au fur et à mesure de la pratique, dans ce même mouvement souple et sans heurt de la danse immuable des planètes.

Les instants furtifs de calme dans notre mental sont autant de petits coins de ciel bleu.

Les voiles de l’ignorance sont partie intègre de l’espace, de nous, comme la Claire-Lumière.

Comme cet équilibre parfait qui régit l’univers, la pratique nous conduit à ce point d’équilibre en nous.

Il n’y a rien à rejeter, rien à s’attacher.

Tout est.

Pour le bien de tous les êtres, apaiser mon mental équivaut à cet instant où après un orage, le ciel redevient calme, les nuages s’éloignent, l’air est très pur, les couleurs sont magnifiées.

De moments fugaces tout d’abord, la pratique de la méditation nous convie à ancrer en nous la plénitude de la Claire-Lumière, de la sagesse innée et peu à peu retrouvée.

Je ne vais pas vers, je ramène mon esprit à.

Dans cet espace dont je suis et qui contient tout.

Namasté

Claudine

En communion de coeur avec « After-Shave »

 

L’or

Tout est création.

Tout est vibrations.

Les pierres précieuses sont du carbone à très hautes vibrations, de même que l’or, qui est Lumière densifiée.

Le monde se scinde en deux.

Il y a la partie émergente qui vibre de hautes vibrations. Dans ce ressenti, elle se tourne dans la matière or, dans cette création vibratoire de Lumière densifiée.

Un élan de partage et d’équilibre se met en place. Les vibrations de la matière or appelle à l’équilibre, comme le cristal.

Une partie des humains ressent dans ces matières denses à haute vibration le socle divin de la Création.

Intuitivement, par notre aide, elle s’en rapproche et construit le monde nouveau.

L’ombre veut sa part. Elle a scindé les être faibles de la création à vouloir prendre le pouvoir dans l’illusion du vent, de l’I.A.

Intelligence Artificielle : dans l’illusion du paraître, du paraître sans être. Construire un empire sur le néant, le rien, l’illusion de la puissance sans socle.

Comme le colosse aux pieds d’argile, cette partie du monde s’effondre, doucement, inéluctablement.

I.A. L’artificiel n’est pas intelligence mais un substitut.

L’intelligence sans conscience est un leurre, une projection du mental, une contraction, une turpitude des neurones.

La conscience est fille de l’amour. Toute la création est amour, de si haute vibration qu’aucun humain ne peut en prendre la mesure.

Les règnes minéraux, végétaux, animaux, sont création d’amour pur. Ils ne peuvent se dissocier d’être ce qu’ils sont. Ils se donnent entièrement.

L’être humain est dissocié de l’Unité. Dans sa dualité, une part de lui peut observer l’autre part. A se croire supérieur à tous les règnes, il s’est perdu.

Le brin d’herbe se donne. Il est. Il est pure lumière devenu matière, comme l’or, le diamant, le cristal.

Le monde nouveau se construit dans la reconnaissance du socle des règnes nécessaires à la concrétisation de la Lumière-Amour.

Joie, confiance, foi ! La Lumière a gagné !

Cette terre riche de toutes les concrétisations de l’amour et de la joie vous le dit. Le continent «émergeant» comme vous le dites : l’Afrique, pays de soleil et de partage, jamais dissocié de la conscience du Un.

Tournez vos regards vers le peuple esclave-roi.

Apprenez de lui le partage, la solidarité, la joie de l’être pur bien que totalement démuni de l’essentiel.

C’est du cœur de ce peuple que la vibration devient matière-or. Sous leurs pieds l’or surgit. Voyez ! Constatez ! Comprenez !

L’évidence est là sous vos yeux.

La Lumière a gagné.

Alléluia !

amasté

Claudine

Le 3 août 2023

www.centchemins.fr

Mon chemin – ma guérison

En 1977, mon corps s’est torsadé suite à un gros choc émotionnel, provoquant petit à petit de multiples douleurs, jusqu’à ce que mon corps entier se cristallise de souffrance.

Dans la continuité, mon mental est parti en vrille en 1985 pour un long épisode dépressif intense de trois ans, m’obligeant à une recherche spirituelle.

Un troisième sursaut de survie m’a sortie de cet état dépressif en 1996.

J’étais jusque là comme une coquille de noix vide chahutée sur l’océan tempétueux de mes convictions et préjugés.

En 2000, la vie m’a obligée à faire des choix professionnels pour aider papa qui s’était fracturé le sternum dans un accident de voiture.

Un an après, il m’a passé le relais pour maintenir à flot son empire, avec sa mort soudaine et prématurée qu’il avait pressentie, me donnant toutes les consignes pour le cas où ?!

Obligée de venir à la barre ! De tenir le devant de la scène, de devenir maître de mon destin, capitaine de mon âme. (Invictus – W.E. Henley 1849-1903)

La motivation suprême est arrivée comme un cadeau en 2003, par l’amour inconditionnel qui porte au-delà de nos propres limites.

J’ai tout quitté en 2004 pour un nouveau chemin de vie, en gardant mes précieux liens familiaux et amicaux, les seules attaches qui élèvent.

En 2005, la récompense ultime m’a été offerte par les mains de Marc, fasciathérapeute : mon corps s’est libéré de sa gangue de souffrance et douleurs multiples, progressivement, sur plusieurs mois.

Fin 2006, j’ai dû passer le relais qui m’avait été divinement offert pour me sortir de ma carapace de tortue afin de devenir papillon : j’ai aidé à mon tour. Une multitude de personnes de tout âge ont pu bénéficier des soins de Marc.

Ce n’était pas seulement Marc que j’aidais, c’était mon corps que je me réappropriais, Dieu que je remerciais.

Parallèlement, j’ai aidé et poussé en avant plusieurs personnes (de façon spontanée, sans attente, guidée par mon seul ressenti) : Alexandre, Alexandra, Emmanuelle, Régine, Angélique et peut-être, voire sûrement, d’autres dont je n’ai pas conscience.

En 2011 à Zarzis, en vacances dans le sud tunisien, j’ai vécu un grand moment d’extase : une semaine en transe, sans comprendre ce qu’il m’arrivait, sous le regard bienveillant de la comète de Hartley.

Au printemps 2018, Dieu m’a parlé par l’intermédiaire de Jean-Joseph, rencontré dans un avion en partance pour la Martinique. Homme très pieux et très sage, il a ouvert la dernière porte de ma résistance à la religion : sept heures pour mon réveil spirituel, suivi plus tard par une incroyable rencontre avec Marie, en présence de ma douce belle-fille Isabelle.

Pour bien entendre Ma Source, je me suis retrouvée à plat de lit pendant trois semaines en juillet, terrassée par un virus qui me laissait brûlante de fièvre toutes les nuits et complètement apathique la journée.

Une seule capacité, une seule réponse dans ce questionnement du « que m’arrive-t-il ? cet état va-t-il durer ? » : écouter les prières et les chants religieux que Jean-Joseph m’envoyait. Je touchais à nouveau l’extase, tout en étant parfaitement consciente cette fois-ci de ce qui se jouait : enfin je t’entends Seigneur ! Il y a tant de joie dans la foi martiniquaise que j’imagine que personne ne peut y rester insensible. Mon cœur tressautait d’allégresse dans mon lit alors que je ne pouvais que fixer le ciel, incapable de lever ne serait-ce que le petit doigt.

J’ai répondu au puissant appel de la Ville Sainte, Jérusalem, en 2019.

En touchant de mes deux mains le tombeau de Marie, j’ai reçu dans chacune de mes cellules toute la douleur faite aux femmes de toute éternité, tout en effleurant à la fois L’extrême Douceur et L’Abnégation de Notre Mère divine. L’ombre la plus noire et la Lumière la plus irradiante dans une seule seconde de ressenti. Je me suis écroulée en larmes pour ne plus jamais oublier cet instant.

Le 16 mars 2020, Dieu m’a soulagée de ma promesse faite à papa : je n’avais plus à porter « Le Coffea », notre restaurant, créé quinze ans plus tôt.

Le 27 juillet 2020, Aimé est entré dans ma vie avec les messages on ne peut plus clairs et directs de Dieu, en accompagnant de sa douce vocation de prêtre ma maman de l’Autre Côté, près de papa.

J’ai vainement essayé de remonter Le Coffea jusqu’en mai 2021.

Le 30 mai de cette même année, je décide de le fermer définitivement, sans préavis, toujours mue par ce puissant ressenti indéfinissable. Ce même jour du 30 mai 2021, Denis, mon mari, trouve dans les bois une médaille de Marie qu’il m’offre en cadeau d’anniversaire.

Par le départ de maman, je me trouve libérée de porter la maison de famille, grâce à la volonté et l’enthousiasme d’Isabelle, qui a soutenu et encouragé mon fils à garder notre bien familial.

Ma maman ! : Paulette, Aimée, Félicie.

Aimé

Félicien

Aimé, qui croit tellement en moi, qu’il me nomme présidente de son association congolaise.

Félicien, qui croit tellement en moi, qu’il édite mes textes.

Merci maman. Tu m’as portée dans ta chair. Toi aussi tu m’élèves là où je ne saurais aller seule.

Marc revient dans ma vie alors que je l’en croyais définitivement sorti par sa propre volonté. Dieu le rappelle au don qu’il a reçu.

Rien ni personne ne peut m’empêcher de t’entendre Seigneur et de suivre le Chemin sur lequel Tu m’appelles.

France, Afrique, Suisse, qu’importe l’endroit. Mon cœur sait T’entendre maintenant.

Que me vaut ma vie si je trouve le bonheur pour moi seule ?! Merci Cécile, mon Maître si humble.

Tu m’as guérie Seigneur, tu m’as sauvée des ténèbres. Je veux être Ta Main, Ta bouche qui dit l’Amour, Tes bras qui enlacent, aident et protègent, Tes Paroles qui transmettent.

Amen

Namasté