Le Féminin divin

L’Homme est de l’ordre du Soleil, le constructeur, le bâtisseur, le nourrisseur.

Sa puissance jaillit et s’élève à l’extérieur.

Son corps le crie comme une déchirure, une marche en avant. Ses muscles gonflent, sa pilosité s’étend, sa voix gronde et porte.

Il est le géniteur, le père, la force qui élève et protège.

La petite graine tombée dans l’oubli du terreau va renaître au contact du Soleil, jusqu’à devenir un chêne, un frêne, un baobab, une rose.

Le mouvement solaire de l’homme pousse à l’extérieur, aide à grandir, à sortir du cocon protecteur maternel. Il déploie les ailes et encourage à quitter le nid pour survoler la vie, tel un aigle majestueux.

La douceur féminine est de l’ordre de l’intériorisation . Elle s’identifie en tout point à la Lune, jusqu’à en reproduire son cycle de vingt-huit jours.

Tour à tour pleinement épanouie ou en profonde introspection, la Femme vit à l’intérieur de son corps des bouleversements perpétuels, chaque mois, chaque jour est différent d’hier, du mois passé.

Ces bouleversements la fragilisent, la déstabilisent, tant qu’elle n’a pas touché sa nature profonde et ne l’a pas reconnue, vécue et acceptée comme innée, propre à sa naissance, à son karma.

En son sein tout prend vie, immuablement liée au Soleil, à l’Homme.

La Vie est complémentarité, complicité, mélange des deux, yin et yang.

Femme divine.

Sa fragilité n’est qu’apparence. Ses muscles bien que fuselés n’en restent pas moins des muscles. Elle se tient droite, debout et veille au moindre faux pas.

Enfoui au plus profond de son âme, elle est la mère qui porte, soutient, désire voir grandir bien droit, s’épanouir sur tous les plans.

Sa psyché se nourrit de l’inconscient du rêve, à la lumière de la Lune, sa Mère.

Elle subit ses marées intérieures, ses bouleversements intimes avec violence parfois. Ses cycles sont une déchirure pour un renouveau perpétuel.

Toujours, elle doit composer avec une nouvelle elle.

Seule, elle se perd parfois, déséquilibrée sur un radeau instable, jusqu’à ce qu’elle trouve ses propres voiles.

Alors plus rien ne retient sa puissance. Aucune tempête ne la fait sombrer. Toujours, elle se redresse, veille, soigne, console, portée par sa nature profonde, maternelle.

Lune ou Soleil, chaque humain porte en lui un peu de l’autre.

La petite enfance permet l’indéfinition.

Vouloir lutter contre sa nature profonde n’apporte que désordre, combat stérile et douloureux.

Jamais le Soleil ne cherche à soumettre la Lune.

Jamais la Lune n’envisage de faire de l’ombre au Soleil.

Chacun a sa place bien définie. Sa fonction régie de toute éternité.

Ô certes, il y a bien quelques éclipses, mais si fugaces.

Juste pour se rappeler l’un à l’autre leur ronde merveilleuse et unie, porteuse de toute vie.

Namasté

Claudine

 

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