L’Âme

Les concepts encapsulent notre âme.

Le tout nouveau-né est pur amour et confiance. Il naît et déjà perçoit à la première minute le froid qui l’identifie à son corps, la séparation du ventre maternel, l’envie de téter pour sa survie, les cris pour exprimer ses besoins…

La nature pour tous les règnes a si bien conçut les choses qu’elle a créé l’instinct de protection inné des parents, l’apport nourricier du père, l’amour inconditionnel de la mère (et vice-versa) et pour les deux parents toute une alchimie émotionnelle garantissant la survie du petit.

Le cerveau du nouveau-né a déjà in-vivo commencé à mettre ses ressentis dans des « cases » qui deviendront des mots très tôt après sa naissance.

Hier, la petite Léonie de 9 mois m’a entendue tousser et m’a immédiatement contrefaite avec sa gorge alors que je parlais avec sa maman.

Nous avons ri sa mère et moi.

Sa maman lui a demandé :

– tousse encore Léonie !

Et la petite a toussé à nouveau.

Il y a là tout un processus extraordinaire du bébé : l’écoute, l’attention, l’intégration, le mimétisme, la compréhension de la demande, la conceptualisation des mots « encore », « tousse » et l’association du prénom « Léonie » à son adorable petite personne, suivi d’une répétition volontaire !

En quelques secondes, Léonie nous a prouvé que ses neurones s’agençaient parfaitement pour s’adapter à la vie humaine.

Quelle merveille de Programmation, quel génie que des impulsions électriques entre des cellules puissent « encapsuler » et mémoriser les concepts qui nous permettront d’avancer dans la vie incarnée.

Ma maman de 86 ans vient de faire un infarctus silencieux et a perdu quatre-vingt pour cent de son discernement. Elle ne se souvient de nous que si nous lui rappelons qui nous sommes, ne sait plus si et ce qu’elle a mangé deux heures plutôt, mais est revenu à sa mémoire le nom de la sage-femme qui nous a mises au monde ma sœur et moi soixante-quatre et soixante-et-un ans plus tôt :

– Tu te rappelles maman ? Tu as eu deux filles : Martine et Claudine, moi je suis Claudine ?

– … madame Corteau !

– Oui maman ! C’est elle qui nous a mises au monde il y a plus de 60 ans. Quelle mémoire !

Ses yeux ont souri et je lui ai pris les mains dans un geste de reconnaissance joyeuse.

A l’énoncé de cette scène, ma grande sœur s’est effondrée en larmes :

– Qu’est devenue ma pauvre maman !

Combien d’entre nous vivons sans réaliser, ni même que la pensée s’approche de nous, de la merveille d’évolution que nous sommes, qui, à tout bien considérer, n’est qu’un amas de chair, de sang, d’os et de toute une batterie de mécaniques propres à des milliers de fonctions.

Vous lisez MES MOTS !

Comment partager mes ressentis, mes expériences, ma compréhension sans CES MOTS ?!

Ces petits capsules appelées « mots » contiennent une histoire, en l’occurrence la mienne et selon notre « programmation commune » elles vont nous permettre l’échange.

Les sons que sont les mots, ou d’autres sons comme une toux reconnue par Léonie, contiennent également toute une panoplie de concepts.

Mes mots vont se confronter à vos propres mots et à l’idée que vous vous en faites et se transformer dans votre cerveau en quelque chose qui « s’apparente » à vos propres perceptions, à vos ressentis.

Ils vous donnent une image de ma réalité, ils ne sont plus LA réalité, car issus du passé, car issus d’une seule personne conceptuelle alors que nous sommes plus de sept milliards de « concepteurs » individuels.

Est-il possible de prendre quelques-unes de ces petites « capsules », de sortir (mais sortir est un bien grand mot) de nos concepts et de toucher du bout du cœur l’Âme derrière toute chose ? La vibration première avant le big bang ? Le « plus-que-nous » et dont nous sommes ?!

Je vous souhaite une belle découverte.

Namasté

Claudine

CC BY-NC 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.

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