Le Chemin

Seigneur ! Tu vis en chacun de nos cœurs, c’est à nous à venir Te retrouver.

Depuis notre premier souffle, notre survie dépend de l’extérieur : des bons soins de notre maman et de l’instinct protecteur et sécurisant de notre père, comme pour tout le règne animal.

On nous apprend à marcher, à parler, à nous comporter en société, à développer notre intelligence. Ce « on » n’est qu’un révélateur. Tout notre potentiel* existe déjà en nous.

Cette bienveillance nous enferme dans la certitude que nous existons par nos acquis et nous faisons peu de cas de nos innés.

Toujours, nous existons dans le regard de l’autre, ce qu’il pense de moi, ce qu’il dit de moi, la somme d’amour que tous ces autres me donnent devient le mètre étalon de ma propre valeur.

Je suis alors complètement enfermé-e dans le concept de l’image que l’autre daigne me renvoyer.

Tellement de souffrances viennent me secouer. jusqu’à l’ultime, la plus insupportable, qui me pousse à me mettre en chemin :

– J’en ai assez de cette souffrance ! A quoi ça sert la vie ?!

Cette interrogation est le premier pas sur le chemin de l’éveil.

Rien de mystique dans cet éveil à la consonance si haut perchée !

Je me tourne vers les grands maîtres à penser, certain-e qu’ils sauront me transmettre la clé de cet éveil qu’ils ont eux-mêmes vécu.

Encore, je cherche à l’extérieur.

Cela fait partie du chemin.

Puis ce chemin me conduit toujours plus haut, de porte en porte, de marche en marche, de philosophie en spiritualité, de science en conscience.

Chaque pas est important.

Chaque pas m’enseigne.

Jusqu’au gavage.

Jusqu’à ce fameux lâcher-prise à la connotation si inaccessible.

Je pose tout mon savoir, tous mes acquis et je vais faire une grande marche dans la nature.

Tous mes sens à l’affût perçoivent la Vie.

La vie est partout où je regarde, dans les odeurs que je sens et que je goûte, dans les sons qui parviennent à mes oreilles, sous la paume de ma main qui caresse.

Jusqu’à cette grande inspiration qui ouvre toutes les portes : ce même souffle de vie est en moi, croît en moi. Je n’ai qu’à le reconnaître, le ressentir !

La Source est partout. Aucun espace vide. Tout est atomes, tout est fusion, tout est Un.

Ce que toute ma vie j’ai cherché à l’extérieur est en moi, sans limite, indépendante de ma volonté ! Même pas caché. Mon regard cherchait à l’extérieur, là où cela n’est pas, bien qu’il soit quand même.

Rien n’est séparé, tout est un.

L’extérieur m’appartient. Il est ma réalité. Comme sept milliards d’humains ont leur propre réalité, leurs propres perceptions. Tout est juste pour chacun.

J’entame alors la partie intime de la lemniscate. De l’expansion, je prends le chemin de la régression, de la contraction au point de fusion, dans l’organe premier : le cœur.

Tout en moi porte la vie, chaque cellule connaît sa fonction et assure ma survie. Je n’ai qu’à observer, observer, observer… jusqu’à ce que le voile se déchire.

« Je » suis la vie

« Je » suis relié-e à Tout.

« Je » suis le Tout

De cet espace enfin reconnu, je « ressens » au-delà, au-delà encore. Au-delà de mes cinq sens.

Dans le silence, j’entends le son entre les sons, je vois au-delà de mon regard, chaque saveur me parle de la vie, à chaque inspiration toute ma réalité prend sens. Mon corps perd sa matérialité pour embrasser toute la création.

Là je suis.

Vivre chaque jour comme si c’était le premier !

Namasté

Claudine

*Potentiel : c’est très drôle, dans le langage des oiseaux cela fait « pote en ciel »  !



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