La Vraie Vie – L’âge d’Être

La vraie vie, ce n’est pas ce que nous faisons, mais ce qui coule en nous.

«Prenez et mangez-en tous, car ceci est mon corps livré pour vous».

«Prenez et buvez-en tous, car ceci est mon sang livré pour vous».

La Vie ! L’hostie et le vin sont symboles de la Vie.

Jésus nous l’a appris il y a deux mille ans. Son Corps et son Sang sont la Vie.

Siddhartha Gautama, le Bouddha, s’est retiré de sa vie princière et surprotégée pour toucher l’éveil en lui.

Combien de Sages ont essayé de nous amener à ce fait tout simple : nous sommes la Vie ?!

Comme nous l’apprennent ces pauvres personnes enfermées dans un corps inerte suite à une maladie ou un accident. Même sans mouvement, la vie perdure encore et encore jusqu’au dernier battement du cœur.

L’extérieur nous appelle et nous projette hors du lit, hors de nous.

Les fonctions premières nous embarquent dans la vie mondaine, dans notre réalité quotidienne. Nos obligations, nos responsabilités nous font courir. Nos liens affectifs mobilisent tout notre temps.

Nous nous oublions.

Jusqu’à ce que la Vraie Vie nous rappelle à son bon souvenir.

Souvent par une dépression ou un burn-out, parfois par une dépendance qui comble momentanément un vide abyssal.

Une implosion violente, lente ou brutale, nous fait toucher le fond d’un sombre puits qui ne se trouve qu’en nous. Parce que nous ne savions pas qu’il fallait veiller sur la petite Lumière de cette vie présente en nos corps et surtout l’alimenter par toute notre attention.

Qui n’a pas entendu cette phrase alors que le malaise est à son comble :

– Mais tu as tout pour être bien ! De quoi te plains-tu ?!

Grrr ! Si j’avais déjà compris ce qui se passe en moi, je ne serais pas au plus profond de mon mal-être !

– Il n’y a que toi qui peux t’en sortir !

Re «Grrr» ! Comment ça !? que moi !

Je ne sais plus pourquoi je vis. Pourquoi j’ai si mal alors que oui, tout va si bien dans ma vie.

Tout va bien dans ma «réalité» extérieure. Oui, tout va bien.

Mais ma vie intérieure, depuis si longtemps oubliée, ignorée, ne va pas bien du tout.

Il fait froid. Il fait nuit. Il fait noir.

Je sors le bout de mon nez parfois quand une montée d’adrénaline me tire vers le haut. Si soudainement, pour si peu de temps. Je retombe encore plus bas très rapidement. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?! À l’aide !

Jusqu’à ce que je comprenne que pour sortir de mon super-grand-huit, il me faut me connecter à moi, à cette partie qui m’appelle en pleurant, d’une petite voix de plus en plus ténue : ne m’oublie pas !

Alors je m’assois dans la position du lotus, ou je joins mes mains à hauteur de mon cœur, je ferme les yeux, je calme mes pensées, et je «ressens».

Comme Jésus, comme Bouddha, comme tous les grands Sages à l’origine de toutes les religions nous l’apprennent.

Mes poumons veulent ouvrir mon ventre verrouillé, mon cœur veut ramener le feu de mon sang dans mon âme.

Je me pose. J’arrête tout pour enfin

«ÊTRE».

La toute petite lumière protégée par la merveilleuse lanterne qui se trouve être mon corps, et qui a failli s’éteindre, devient enfin le centre de mon attention, la cible de ma vigilance.

Avec toute sa tendresse, elle accepte de briller à nouveau pour moi, de grandir, de s’ expanser. Toute de douceur.

Jamais plus je ne t’oublierai, ma vie chérie, ma vie sacrée, je t’aime.

Je t’aime, je te reconnais, je te touche de l’intérieur.

Je prendrai soin de toi comme je prends soin de tous ceux que j’aime, de tout ce que j’aime. J’en fais le serment.

Namasté Claudine

 

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