La capacité d’amour

Il y a une différence entre vouloir et être.

L’amour inconditionnel participe de l’être. Il vient à l’humain à la naissance et se découvre tout au long de sa vie.

Les animaux, dans leur essence pure, en sont tous dotés : le jugement n’existe pas dans le règne animal, ni végétal, ni minéral non plus. Ce qui est est, sans questionnement. Il y a là une forme de lâcher prise qui devrait nous servir d’exemple à défaut de nous rendre admiratifs.

Mais nous, du haut de notre illusion de suprématie, ne baissons pas les yeux sur ce petit peuple de grands sages : « ce que tu es bête ! » paraît être une insulte alors qu’il devrait être reçu comme un honneur.

Il y a un lien profond et incompris entre amour inconditionnel et pardon.

Le pardon préconisé en thérapie par tous les psy (psychologues, psychiatres, etc. et autres aidants) paraît impossible à atteindre par tous les souffrants qui se ressentent victimes.

Toucher du doigt la conscience animal du non jugement peut aider à la compréhension du pardon si difficile à accorder, voire à s’accorder.

« Cela est », rien de plus. Le lion mange la gazelle, le chat innocemment s’amuse avec sa future victime. Ce qui nous semble de la pire cruauté ne trouve aucune grâce à nos yeux, car nous n’en connaissons que l’apparence.

La finalité de tels comportements nous échappe complètement.

Tout a une raison dans le monde des énergies, tout se transforme, tout participe à une grande mutation qu’il nous est impossible d’appréhender avec notre vision plus que limitée de la réalité.

La notion de pardon s’approche de ce non jugement : nous ne savons pas ce que tel comportement dans cet instant va induire sur le long terme. Cela devait être ainsi, même pour les pires des génocides.

S’ils se répètent inlassablement, c’est parce que nous ne sommes pas parvenus à la finalité : l’Amour inconditionnel.

Il ne s’agit pas de « vouloir » aimer sans distinction ce qui nous inspire jusqu’à du dégoût ou de la révolte, mais de prendre de la hauteur ou du recul pour essayer de comprendre ce qu’un tel comportement fait résonner en nous et quel pourrait en être le pendant.

Notre réalité nous conduit à regarder à l’intérieur de nous : ce comportement que je juge inadmissible ne prend-il pas racine dans mes propres pensées ? N’y a-t-il aucune haine, aucune violence, aucune colère dans mes émotions qui puisse induire un départ d’énergie qui va enfler telle une tornade et échapper à tout contrôle ?

Ceux d’entre nous qui ne se sentent pas concernés sont les premiers à devoir s’interroger : porter son regard sur un événement extérieur sans voir aucun lien avec notre propre personne résulte de l’inconscience.

Si tel événement se produit et nous fait réagir émotionnellement, cela indique que nous avons à faire une introspection visant à modifier une de nos pensées récurrentes.

Rien n’arrive sans cause profonde, échappant à notre minuscule point de vue.

Peut-être que si la souris restait inerte face au chat, elle sauverait sa peau, perdant ainsi tout intérêt ?!

Quant à la gazelle, elle est le maillon obligatoire de la grande chaîne alimentaire.

Nous n’avons pas à juger.

Nous aurions pu naître chat ou lion. Notre incarnation nous a voulu humain, rose, brun ou beige, peu importe.

Nous ne sommes qu’une minuscule manifestation d’énergie participant d’un illimité grand Tout.

Admettre simplement cela libère de nos conditionnements innés ou induits.

Et nous conduit à l’Amour inconditionnel : je suis ce qu’il convenait d’être ! Stop ! Parfait-e et parfaitement à ma place. Je n’ai plus à me juger pour des actes passés. Je peux sortir des pourquoi. Cela est.

Il m’incombe maintenant de rester dans l’éveil. Chaque geste posé, chaque parole donnée, part en circonvolution dans ma réalité. L’amour inconditionnel pour le grand Tout dont je suis fait boomerang. Je suis l’observateur-trice et l’observé-e .

Namasté

Claudine

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